Il y a100 ans, l’Eglise vivait comme une catastrophe, ce qui – à cette époque -pouvait lui arriver de mieux : la séparation de l’Église et de l’Etat. Cette loi proclame la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes. La loi repose sur la création volontaire d’associations cultuelles… Par son encyclique Gravissimo ( 10/08/1906), Pie X, condamnant cette loi, interdit aux fidèles de constituer de telles associations ( qui méconnaitraient ainsi la structure hiérarchique de l’Eglise catholique .. ! ).
Le 6 juillet 1907, Pie X condamne 65 thèses d’inspiration « moderniste ». L’encyclique Pascendi ( 8/09/1907) est un nouveau ‘ syllabus ‘… En 1910, le pape institue le « serment anti-moderniste » ( mesure en vigueur jusqu’en 1967 ! ) ; son objectif est clair : combattre tout ce qui favorise l’indépendance de la société vis à vis de l’Eglise …
Si cette réaction catholique a favorisé la montée de « l’Action Française », c’est à dire le triomphe de Rome au sein de l’Eglise et la domination de l’ « ultamontanisme »… Cette loi a apporté à l’Eglise - l’occasion de se dépolitiser, - la liberté sous toutes ses formes ( nomination des évêques, organisation de son enseignement « libre », associations …).
L’action catholique s’est développée ( des patronages, au groupe « Tala » de Normal Sup’…). C’est le début de la « démocratie chrétienne », même si l’encyclique "Graves de communi" ( 1901) interdit l’emploi de l’expression : « démocrate-chrétien » .. !
« Les modernistes sont les pires ennemis de l’Église, et le modernisme l’égout collecteur de toutes les hérésies. »
(S. Pie X, Motu proprio Praestantia, 1907).
En 1905, lors de la rupture du concordat de 1801, le Limousin est la seule région où tous les députés, sans exception, ont voté la Loi.
Déjà, en 1890, l’abbé Desgranges ( conférencier, puis député… ) repère que sur les 25000 électeurs de la ville ( Tulle ? ), 19000 échappent totalement à l’influence du prêtre.. !
En 1906,l'évêque, Mgr Renouard, est expulsé de « l’évêché ». Les processions sont interdites ( sauf à St-Junien …).
« La Semaine Religieuse », avant 1900, publie une série d’articles intitulés : « La Franc-maçonnerie, voilà l’ennemi ». L’historien Jean-Marie Mayeur note : « L’Eglise se considère posséder un droit à régenter la société… Vouloir ôter au clergé son influence dans la société et son autorité politique, voilà le fond de l’anticléricalisme républicain, exaspéré par l’attitude de l’Eglise ».