Magazine Journal intime

Retour à la case de départ

Publié le 24 février 2011 par Lilia2
Qu'est ce qui a changé ?
Il y'a six mois j'étais dans la même chambre au même endroit devant le même bureau, pc, papiers et cours, à ma gauche la même fenêtre et les murs blancs m'entouraient du reste. Il y'avait beaucoup plus de désordre je le reconnais, j'ai eu le temps depuis d'organiser un peu et ma chambre et ma vie et puis il faisait chaud et le soleil était encore brulant, c'était la fin de l'été.
Aujourd'hui c'est déjà l'hiver qui s'achève, il pleut, le ciel est gris et le tout n'inspire que de la tristesse.Il pleut et c'est à cause de ça que je reste coincée encore une fois dans cette chambre et peut être même dans cette vie...
Il y'a six mois je venais de terminer mon internat et j'étais à bout de force.. un parcourt qui ne voulait pas finir, des études et des études, des stages et des stages et puis des rapports de stages, des examens encore et encore.. après six ans de tout ça comment pourrais-je continuer ? J'étouffais..je voulais en finir.. et pour la première fois depuis si longtemps le cauchemar avait l'air d'être terminé.Je me rappelle que pendant mes derniers jours de labeur je songeais à ces jours sans contraintes et sans obligations, je songeais à ma liberté et en même temps j'avais peur car je savais que ces jours ne me ressemblaient pas, j'avais peur de me perdre.. me reveiller le matin et ne plus avoir de but, d'objectif, de perdre le sens de le vie, à quoi bon se réveiller dans ce cas, à quoi bon se lever..
J'ai passé les premiers jours, les premières semaines mais ça ne menait nulle part, que du vide, beaucoup trop pour pouvoir le supporter, à me voir on disait que j'étais en train de me reposer mais les apparences cachaient bien ce qui était enfuie longtemps en moi, un mal être que je niais, que je refusais de voir mais il m'envahissait et a fini pas tout contrôler.
Les études étaient loin d'être terminées, le plus dur était à venir, il me fallait préparer mon mémoire de fin d'étude ou ma thèse, peu importe le nom, c'est ce travail que je devais accomplir avec un encadreur, une étude statistique.. J'avais oublié qu'en Tunisie les encadreurs n'encadrent pas vraiment. Est ce ma faute à moi si j'avais autant peur ? Si l'inconnu m'angoissait ? Et mon encadreur qui continuait à me donner des rendez-vous aussitôt annulés, et même quand je la voyais c'était pour une dizaine de minutes, quelques mots éparpillés qui peut être voulaient dire quelques chose pour elle mais certainement pas pour moi.. Etais-je sensée déchiffrer ses paroles ? Et de quel droit se fichait elle de son rôle d'encadreur ?
Partout il me fallait m'assumer, trouver seule les réponses, faire tout toute seule, mais là, ça m'échappait, une thèse, ce n'est pas de mon ressort et elle, qui est sensée me guider ne fait que m'ignorer.
Je sais que c'est ma faute, moi qui n'ose pas demander, exiger ce qui me revient.
Il fallait la travailler cette thèse et j'ai tellement essayé mais ça ne me réussissait pas, et j'ai éssayé encore et encore.. je m'imposais d'aller à la bibliothèque, je mettais des règles strictes, je m'obligeais à passer des heures devant ce clavier à parcourir les articles, et puis à lire cette langue que je déteste tant, l'anglais.. J'ai tellement essayé, mais est ce que ça compte vraiment ?
Aujourd'hui je suis exactement à la même place qu'il y'a six mois, je n'ai rien fait, je n'ai pas avancé.
Je regarde les gens qui font partie de ma promotion, les uns ont déjà soutenu leurs thèses, les autres sont occupés à faire autre chose, certains à préparer leurs mariages, d'autres à mettre des enfant au monde, d'autres même ont décroché des emplois avant d'avoir leurs diplomes.. et moi je traine..
J'étais brillante, intélligente, différente, studieuse, sérieuse, j'avais du potentiel en moi..
Pourquoi est ce que ça m'arrive à moi ? Pourquoi est ce que je me sens en décalage par rapport aux autres ? Pourquoi est ce que je me sens délaissée ?
A chaque pourquoi je pense et je ne trouve pas de réponse, mais comme me dit ma psy tout le temps, essaye, pense, cherche encore, même si ce n'est pas la bonne réponse, ça permet de se rapprocher de la bonne.
Alors, j'y pense et peut être que j'ai peur de réussir, peut être que n'ai pas envie d'en finir bien que je le nie de tout mon être ou peut être que c'est ainsi que je me punie.
Une voix ne cesse de me dire que je ne peux pas le faire, que je ne peux pas y arriver, que c'est trop dur et j'ai tellement essayé.
C'est tout ce que je peux faire, essayer encore et encore, essayer et peut être que j'y arriverai.
Tout le monde y croit sauf moi
Tout le monde croit en moi sauf moi
Finalement je suis encore à la case de départ pour la thèse mais pour le reste je ne le suis plus. Pendant ces six mois j'ai écris, j'ai pensé et pensé, jai lu des livres, j'ai appris à jouer de la guitare, je suis allée voir une psy pour m'aider à me comprendre et j'ai regardé le temps passer, les saisons se succéder, été, automne, hiver..
Je crois que ce qui m'empêche d'avancer est ma présence ici, dans cet endroit précis, dans cette chambre, dans cette maison. Trop de souvenirs me pèsent et je croyais pouvoir les surpasser.

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