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Le rideau lunaire : épisode 16

Publié le 25 février 2011 par Liliba

Vous vous souvenez peut-être de notre histoire de La roulotte ?

La_roulotte_de_Syl

Une idée lancée par Syl : Une histoire écrite à plusieurs mains, comprenant les thèmes de l'horreur, de l'amour et de l'aventure. Chaque semaine, une participante continue le récit et y ajoute sa petite touche personnelle, une ligne ou vingt pages, en prenant cependant soin d'intégrer les mots imposés par la blogueuse précédente.

La roulotte repasse donc par chez moi et je vous invite à vous plonger à nouveau dans cette histoire assez abracabrante aux multiples rebondissements, c'est le moins qu'on puisse dire !

Et si vous avez envie de prendre le relai et de participer à l'écriture d'un chapitre, il suffit de vous inscrire chez Syl !

Les participantes :

Episode 1 - Syl

Episode 2 - Sandy

Episode 3 - Hérisson

Episode 4 - Sabbio

Episode 5 - Vilvirt

Episode 6 - Sharron

Episode 7 - Somaja

Episode 8 - Liliba

Episode 9 - Bladelor

Episode 10 - Syl

Episode 11 - Sandy

Episode 12 - Cécile

Episode 13 - Vilvirt

Episode 14 - Cécile

Episode 15 - Sharon

Episode 16 - Liliba

Voici donc ma participation pour cet épisode...

Cathy-Rose se reprit et remercia la jeune femme de son ton le plus aimable. En effet, il n’était que temps de reprendre leur quête ! Elle se sentait maintenant totalement réveillée, en pleine forme même, en pleine possession de ses réflexes et l’esprit clair, si ce n’est qu’elle avait une faim de loup… Elle demande à Cressilda si elle pouvait avoir un repas, qui lui fut servi sans tarder sur une table apportée directement dans sa chambre, mais manger n’était pas du tout sensation agréable, elle s’en rendit vite compte : en effet, tous étaient encore réunis autour d’elle, silencieux, et ne cessaient de l’observer… A la fin, n’y tenant plus, elle explosa : « Mais quoi, enfin ! Pourquoi me fixez-vous comme cela ? Qu’est-ce que j’ai donc ? » Elle avait l’impression d’avoir vécu un conte de fées à l’envers et qu’au lieu que ce soit la citrouille qui se transforme en princesse, c’était elle qui était devenue citrouille… Ou en tout cas semblait offrir une vision peu ragoutante à son public…

C’est alors que Dominique prit la parole et lui expliqua : « Eh bien, chère Rose, il semble qu’avec votre transformation, une partie de vos origines soit remontée à la surface, et c’est pour le moins… inattendu et impressionnant. Nous n’avons jamais assisté à ce phénomène… »

« Que voulez-vous dire, expliquez-vous ! » La voix de Rose était sèche, elle en avait un peu assez de tous ces rebondissements et de ce monde étrange et bien déconcertant dans lequel elle était tombée il y a une dizaine de jours, laissant sa tranquille existence de coté, tranquille, mais un peu rasoir, s’avoua-t-elle cependant… Elle voulait à tout prix un miroir, pouvoir se regarder. Etait-elle devenue laide, avait-elle vieilli, pris quelques rides ou d’affreux rictus ? Au contraire, elle se sentait vraiment bien dans son corps, épanouie, forte… Et rien dans cette maison, pas un objet dans lequel elle puisse se regarder… Elle essaya bien avec la grosse cuillère en argent, mais seul un reflet totalement déformé et lointain lui parvint… Et puis qu’était-ce que ce nouveau peuple, ces chauves-souris bizarres, mais au demeurant plutôt sympathiques, cette femme aux yeux aveugles mais qui voyaient et qui portait ses ailes dans le dos, son mari si laid… Elle allait de découvertes en découvertes chaque jour…

« Parlez ! Je vous écoute ! »

Dominique regarda les autres personnes présentes un instant et lui expliqua qu’elle ne devait pas s’inquiéter. Elle était toujours aussi belle, bien plus belle même qu’avant sa transformation, mais elle avait également changé, et tout en disant ces mots, la voix de cet homme pourtant fier et courageux se troubla légèrement. Il poursuivit cependant. Son père, elle l’avait appris récemment, était un arachnéen, et donc certaines des particularités de cette race étaient remontées à la surface et apparues sur son visage.

Cathy-Rose pâlit, trembla légèrement, mais se reprit vite : « Lesquelles, pouvez-vous être un peu plus précis au lieu de me faire de belles phrases pour me protéger ? »

« Vous avez gardé votre teint clair, mais vos yeux… Votre œil droit est égal à lui–même, d’un vert presque translucide, dans lequel dansent des papillons dorés, mais votre œil gauche est devenu sombre, presque noir, il ressemble à ceux des arachnéens et on a l’impression d’y voir danser la flamme d’une bougie, une bougie qui éclaire, réchauffe, mais peut aussi brûler l’imprudent qui s’en approche trop… Vos cheveux ont pris des reflets plus foncés, et quand vous bougez, on ressent instantanément la grâce et la légèreté que nous vous avons connue, mais intensifiées, et puis aussi comme un aspect sauvage, plus brut, dangereux peut-être, l’air d’un animal en chasse, prêt à attaquer sa proie, sur le qui-vive… »

« Assez ! J’en sais assez, merci Dominique, je vous remercie de votre franchise, et je vérifierai tout cela moi-même plus tard, car pour l’instant nous avons plus important à faire qu’à nous soucier de mon aspect physique, yeux vairons compris. »

Elle s’éclaircit la voix et s’adressa à Cressilda. « Je vous remercie infiniment pour votre hospitalité et vous en serai à jamais reconnaissante, sachez que vous pourrez à votre tour compter sur l’aide des Lepidopteranus si vous en avez besoin. J’aimerais vraiment faire plus ample connaissance avec vous et découvrir votre peuple et vos traditions, mais nous sommes en route pour une mission qui s’avèrera très probablement longue – et dangereuse. Nous devons au plus vite trouver la montagne aux deux pics. Une prophétie que nous devons accomplir afin de sauver nos deux peuples nous a indiqué cet endroit. Sauriez-vous nous guider ?

« Ce n’est pas sans danger, il vous faudra quelques jours de marche et je peux vous assigner quelques hommes qui vous accompagnerons et qui connaissent bien le pays et ses pièges, ainsi que nos ennemis qui rodent par ici. Je vais faire préparer de la nourriture à emporter, et vous pourrez partir d’ici une heure, si tel est votre désir. Mais promettez-moi de revenir, promettez-moi de venir me raconter votre aventure, la vie de votre peuple, comme je vous raconterai le destin des Soricis. »

Cathy-Rose s’inclina : « Je vous remercie, et je vous promets de revenir au plus vite, dès que notre mission sera accomplie. » Elle avait étrangement envie d’aimer cette femme étrange, de s’en faire une amie, une confidente, elle sentait en elle un écho d’elle-même, et une connivence qui ne demanderait qu’un peu de discussions et de temps passé ensemble pour devenir une réelle complicité, une amitié solide, indissoluble, même.

Cependant, en bonne reine raisonnable qu’elle était devenue, elle se prépara ainsi que le reste de la troupe. Une heure plus tard, ils étaient tous rassemblés devant le château, harnachés de sacs remplis de nourriture et d’eau, mais aussi tous armés comme pour partir à la guerre…

« Mes hommes vont vous accompagner jusqu’à la rivière, à une grosse journée de marche. Après, ils ne pourront pas poursuivre au risque de déclencher à nouveau une guerre dans ces contrées, mais ils auront eu le temps de vous expliquer en chemin ce qu’il en est. Bon courage, et revenez tous vite. » Et en se détournant un peu vite, elle ajouta tout bas : « Et vivants… »

Et ils partirent. Et ils marchèrent. Et ils apprirent de la bouche des Soricis l’histoire du pays, et ils eurent peur, mais surmontèrent leur peur… La nuit venue, ils établirent un campement au bord de la rivière, et au petit matin, les quatre accompagnateurs du peuple des chauves-souris firent leur adieux et ils furent seuls face à la forêt impénétrable et à leur destin.

Tadam !!!

Arriveront-ils à la montagne aux deux pics ?

Qui sont les ennemis dont a parlé la reine des chauves-souris ?

Et quel est ce peuple étrange dont on ne lui avait pas encore parlé ?

Et puis, surtout, va-t-elle toujours plaire à Dominique, avec sa nouvelle apparence qu’elle n’avait même pas pu observer ? Et à Zlatan ? Il n’a rien dit quand il l’a vue… 

Les mots à intégrer :

tornade, discourtois, thermomètre, broderie, désir

Bonne chance à la suivante ! Et n'hésitez pas à vous inscrire pour prendre la suite, c'est vraiment un excercice d'écriture très amusant !


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