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L’aliénation volontaire

Publié le 26 février 2011 par Hugo Jolly



L’aliénation volontaire
L’aliénation volontaire, comme elle le précise, est volontaire. Elle est le mélange entre l’opportunisme qui peut exister sous le système capitaliste –Où il est possible par la détention d’un amas de capital (un monopole) d’exploiter le labeur d’autrui, comme quasi divinement, sans argument pour défendre cette idée, ou cette affirmation d’opinion devrais-je dire. Les employés de GM ont semble-il, prit un risque énorme en entrant chez GM. Aussi, ils sont autant méritants, sinon plus, puisque ce sont eux qui créent la richesse, et non leurs employeurs qui n’ont de mérite que la détention du capital préalablement requis, ou celle des moyens de production, qui sont de toute façon un «capital investi».-. -. et  l’aliénation, aidée certes d’une dose d’incitation à l’opportunisme par le biais des médias, sinon même, un conditionnement tel notre mode de vie purement «capitaliste» et ne tenant ainsi pas compte des facteurs humains, ce qui est ironique puisque les capitalistes affirment que ce sont les facteurs humains qui ont tué le communisme en Russie et partout ailleurs dans le monde (Je n’entrerai pas dans les détails, mais rappelons qu’aucun État ne fut aboli par une révolution dans l’histoire et qu’aucun conseil populaire ne les a «remplacé» (Si les États ne furent pas abolis, ils ne peuvent pas avoir été remplacés, indéniablement. En fait, le communisme ne peut tout simplement jamais avoir existé, mais certes, des dictatures SUR le prolétariat ont sévit…, sur notre héritage marxiste également, nous l’observons). Ces deux idées ne sont que les coulées de sang d’une même plaie. Celle du conditionnement capitaliste, celle du totalitarisme capitaliste. Nous le verrons plus loin.

Aliénation, ou conditionnement?

D’abord, l’aliénation, elle est issue d’une propagande, tant soit elle héritée des tuteurs de l’enfant, qu’elle pourrait l’être des diverses informations déversées dans les médias de masse et/ou dans notre propre cheminement infantile, où les conditionnements ne peuvent être ignorés. On suit nos tuteurs, qu’ils soient nos parents ou quelconque autre personne. Nous les suivons. Nous suivons leurs conseils,  nous suivons ensuite leurs règles et nous faisons tout cela contre nos intérêts de classe, s’il y a lieu, car tel est le conditionnement de vie des capitalistes lorsqu’ils naissent dans ces sociétés capitalistes, un conditionnement capitaliste, encourageant les réflexes capitalistes.

Ce faisant, nous infirmons également les faits. Le fait qu’il existe des classes par exemple, et qu’une d’entre elles est inutile, elle nous exploite et cela, sans aucun argument apte à défendre cette exploitation affirmée méritée. Car le mérite n’est pas une qualité que seul le bourgeois possède. Et s’il possède cette qualité, il ne la possède pas plus que les créateurs de richesses tout de même. Même le «risque» qu’il prétend prendre «plus que les autres» n’est pas à la hauteur des dommages que subiront les prolétaires…., qui ont, eux, couru le risque de céder la gestion de leur avenir aux bourgeois, car relativement, si le bourgeois échoue, le prolétaire suivra…, parfois par masses si le bourgeois possède un tel mérite, ne prenons que monsieur Buffet à lui seul.

Donc, comme nous le disions, les enfants reçoivent une éducation, que leurs tuteurs ont reçue avant eux, laquelle sera teintée d’une idéologie, sans surprise, capitaliste, dans le modèle que nous examinons du moins. Ainsi, les bienfaits et les malheurs d’une idéologie se transmettent via la communication entre parents (tuteurs) et enfants, même si celle-ci est erronée, ou qu’elle contrevienne aux intérêts de celui qui la reçoit comme formation, comme conditionnement. Par exemple, vos parents n’ont-ils pas répété maintes fois qu’il fallait gagner sa croûte dans la vie? Ce faisant, ils vous faisaient à l’idée que vous alliez travailler toute votre vie, il s’agissait là d’un conditionnement. Capitaliste? Pas nécessairement, mais il était toutefois teinté de cette idéologie parce que vos tuteurs omettaient de vous préciser qu’une minorité d’êtres humains, issue d’une autre classe, la bourgeoisie, n’allait pas travailler identiquement, n’allait pas bûcher dur pour gagner sa croûte, qu’elle n’avait qu’à récolter le fruit de votre labeur pour profiter sereinement de la vie et gagner celle-ci en «mérite» (En réalité, c’est nous qui gagnons leur vie, mais le conditionnement capitaliste nous enseigne que ce sont eux qui nous nourrissent «Ne mordez pas la main qui vous nourrit».) .

Mais si ce conditionnement vous avait fait part de cette exploitation, vous n’auriez pas vu les choses de la même façon. Depuis votre tendre enfance, vous n’auriez pas regardé la bourgeoisie de la même façon, sachant qu’elle retirait un profit du labeur d’autrui, dont le vôtre, pour s’adonner aux plaisirs de toutes espèces et d’une ignoble indifférence aux misères humaines de la «majorité». Votre respect envers votre employeur, en vieillissant, aurait été tout autre, car sa prétention du mérite ne vous aurait pas trompé, ni les soit disant risques qu’il aurait entrepris, car vous auriez su que le risque était partagé sous ce système et que vous auriez semble t-il, fait votre juste part dans la société, comme lui comme entrepreneur.

Notre modèle capitaliste, teinté d’un conditionnement incomplet quant à l’éducation des masses, ne rapportant pas tous les faits du modèle actuel, comme l’exploitation du labeur d’autrui par exemple, ou le fait que le «mérite» et le «risque» des bourgeois ne sont que fictifs, ne peut être que totalitaire dans ces conditions, parce que les débats de fond, entre autre sur l’exploitation, n’ont pas eu lieu, ni à l’âge adulte, ni à l’âge de la puberté, ni à l’âge de l’enfance, où l’on imprègne dans notre mémoire tous ces concepts de base, comme «gagner sa croûte dans la vie», dire «s’il vous plaît», etc.. Le débat de fond en question, comme désiré dans le système capitaliste –par les capitalistes-, passe sous le tapis afin de repousser les vaines tentatives de repousser les limites de l’ignorance de la masse laborieuse, ce qui permet  la domination de cette dernière par la minorité bourgeoise (Au Québec, il y a environ 180 000 employeurs, nous sommes des millions camarades salariés.).

Autrement dit, oui, nous vous avons modelé. Du moins, quelqu’un l’a fait, non nécessairement consciemment ou intentionnellement, mais ce fut fait. Et par cette modélisation, votre caractère combatif quant à vos droits de travailleur, de créateur de richesses, ne dépassera pas les limites que l’on vous a imposées à votre jeune enfance sauf si… Sauf si vous avez par accident, ou par curiosité, accès à d’autres sources d’informations. Et lorsque vous tombez sur des contradictions, lorsque vous êtes apte à percevoir les classes, à en comprendre les intérêts, vous ne pouvez passer outre le débat idéologique sauf si…, sauf si vous le décidez volontairement. Il ne s’agit donc plus de simple conditionnement, mais d’un choix, qui vous appartient, bien entendu. Et dès lors que vous faites ce choix, vous cessez d’être un simple conditionné, pour devenir un aliéné volontaire. C’est-à-dire que vous ne défendez aucunement vos propres intérêts, en toute connaissance de cause et  que vous choisissez cette voie, qui vous apparait la meilleure; soit par opportunisme, soit par insensibilité, donc par égoïsme d’une certaine façon, ou par individualisme, ce qui revient sensiblement au même finalement.

Individualisme, opportunisme, autonomiste idéaliste.

Le conditionnement dans lequel nous nous développons est sans contredit enclin à nous mener vers l’individualisme, par l’opportunisme, ce que certains québécois, issus d’une branche très idéaliste, nommeront l’autonomisme, ce qui n’est en réalité qu’un travestissement du terme utilisé. Cet individualisme est conditionné par la propagande d’un environnement, ce dernier invitant à fermer les yeux sur les malheurs des autres.

Et qui dit individualisme, ne passe pas à côté de l’opportunisme, mais en dépend. Car les malheurs des uns, sont certainement révélateurs quant au bonheur des autres, tout comme le marathonien n’est pas totalement déçu de voir son adversaire s’effondrer avant la ligne d’arrivée. Même s’il s’agit d’un élément déterminant pour le nouveau vainqueur, il s’agit également d’opportunisme, car en perdant, l’effondré laisse à autrui la chance de gagner. Mais une chose est certaine, toutes et tous ne gagneront pas, et toutes et tous profiteront des erreurs des autres, par opportunisme. Car ils sont conditionnés pour ce, plutôt que d’être conditionnés à soutenir leurs camarades tombés au combat et à les aider à terminer la course.

L’opportunisme se caractérise certes par un moindre, sinon par un grave égoïsme envers les autres. Il divise les humains, conditionnés pour ce sous le régime capitaliste, quitte à les opposer les uns aux autres, à les mener vers une compétition féroce. Ils iront même jusqu’à défendre des idées ne défendant pourtant pas leurs intérêts de classe. Tel est le danger de l’opportunisme, il peut aisément suivre le vent, puis soudainement ne plus servir les intérêts de celui qui frappe la balle au bond, pour ensuite servir ceux, temporairement, de celui qui vient tout juste de lancer la balle frappée au bond, vice-versa.

Celui d’une classe, le prolétaire par exemple (salarié), peut sortir de celle-ci par opportunisme. Gagnant par exemple un lot à la loterie, un prolétaire ayant vendu sa force de travail toute sa vie peut ensuite acheter la force de travail de ses anciens camarades issus également du prolétariat. Ainsi, il passe de l’exploité à l’exploitant, en attrapant la balle au bond, par opportunisme. Mais combien y a-t-il de balles pour le nombre de joueurs, et le sachant, comment faire fi du fait que le système capitaliste concentre inévitablement les richesses chez une très minime minorité bourgeoise (détenant les moyens de production)? Les dés du jeu sont truqués et on s’impose démocratiquement nous-mêmes d’y jouer tout de même.

Sinon, un simple travailleur, épargnant, peut disposer de capitaux suffisants pour débuter son entreprise, pour ensuite passer de l’exploité à l’exploitant, encore par opportunisme, par une chance saisie dans un système qui crée ces «chances». Rappelez-vous, pas de pomme sans pommier. L’infrastructure du système capitaliste, ses lois sur la propriété privée entre d’autres, conditionne et crée les potentialités que l’on connait, dont l’exploitation du labeur d’autrui via des moyens de production privés, acquis sur des conditions données par des conditionnements, eux-mêmes produits d’antécédents processus, cela, possiblement sans fin.

Une chose est certaine, l’opportunisme oblige l’individu l’appliquant, à fermer les yeux sur les conditions de ses anciens camarades de classe, sinon sur ses propres anciennes conditions. Un exploité, s’étant plaint toute sa vie de son exploitation, peut donc, pour ainsi dire, devenir le salaud qu’il dénonçait à ses camarades prolétaires. L’opportunisme peut donc se préciser autant par le type qui achète à pseudo-rabais des pneus d’hiver, que par le type qui profite largement de ses égaux, des humains, via la santé privatisée par exemple. Mais encore, lorsque l’opportuniste saisit sa chance, il oublie de fait, la réalité. Par exemple, que les pneus ne sont pas en spécial, qu’ils sont moins chers pour X raison, mais il saisit sa chance tout de même averti, préférant ne pas s’attarder à ce soucis, qu’il dira de pacotille en contrebalance de son plaisir de dépenser ce qu’il ne possède finalement qu’artificiellement.

Et lorsque l’opportunisme se mêle à l’aliénation, l’aliénation volontaire est une réalité, parce qu’elle comporte une dose d’aliénation, et d’opportunisme, certes volontaire. Et des deux, nous constatons que l’aliénation devient  parfois un choix. Pourquoi? Parce qu’elle sert alors les nouveaux intérêts de l’individu, appartenant désormais à une nouvelle classe, sinon espérant y appartenir. Ainsi, cet individu démontre un individualisme patent vis-à-vis ses semblables et découvre ce qu’appellent les adéquistes, l’autonomisme. Certes, l’autonomisme n’a rien à voir avec le capitalisme, il s’agit là d’une valeur, tout comme les valeurs familiales, ou les valeurs dites de liberté, dont les idéalistes, tels les adéquistes ou toutes ces sauces capitalistes, tentent de s’approprier, frauduleusement, en modifiant la signification dudit terme.

Aliénation volontaire

Mêlant ces deux adjectifs, que sont l’aliénation et l’opportunisme, nous vient l’aliénation volontaire. C’est que, l’individu, l’exploité surtout, en vient à appuyer des projets qui le serviront personnellement, tout en punissant ses semblables de classe, ses camarades prolétaires par exemple. Prenant lui les promesses électorales d’un parti populiste comme positives, visant justement à s’asservir ces aliénés, il met de côté les intérêts de ses camarades de classe créatrice de richesses, sinon ses propres futurs intérêts, en espérant tirer son épingle du jeu. Ce faisant, il se tire plutôt dans le pied, mais surtout, dans ceux de ses camarades de classe, les prolétaires.

L’encouragement des pouvoirs bourgeois n’est au fond que le reflet d’une vache habituée de se faire traire, et en redemandant. Elle n’en est pas moins exploitée pour son lait.

Ainsi, il favorise l’intérêt bourgeois, lequel ne demande qu’à diviser les masses laborieuses qu’il exploite. Car ainsi, divisés, ces travailleurs, ces prolétaires, ne peuvent créer de véritable rapport de force entre les deux classes et sont donc plus faibles pour défendre leurs intérêts de classe exploitée «majoritaire», contre ceux de la minorité parasitaire qui ironiquement, les exploite.

À titre d’exemple, les États-Unis d’Amérique, depuis déjà plusieurs années, amènent des capitaux à Cuba, les distribuant injustement, inéquitablement aux Cubains, défiant ainsi au passage, les règles établies de ce pays socialiste- aux travailleurs défendant le capitalisme surtout (des opportunistes égoïstes vis-à-vis leurs camarades de classe à mon humble avis). Ainsi, ils créent des divisions, des classes, des écarts de richesse, qui favorisent leurs intérêts capitalistes. Et ainsi, ils favorisent l’individualisme, l’égoïsme, ou ce qu’appelleraient les adéquistes, de l’autonomisme. Ils favorisent le capitalisme en créant des conditionnements allant en ce sens. Les «bébelles», les divertissements, sont comme d’antan, toujours efficaces pour abrutir les masses. La politique du pain et des jeux a fait ses preuves par le passé et continue de le faire aujourd’hui.

Mais ce faisant, ils mettent également en péril l’humanité, sinon sa majorité laborieuse, sachant très bien que seule une minorité en tirera réellement profit. L’exploitante, bien sûr! Et ce faisant, ils excusent indirectement, l’ordre établi, c’est-à-dire, la dictature bourgeoise. Et c’est le but.

L’aliénation volontaire ne sert donc aucunement les intérêts de la majorité laborieuse de ce monde, les prolétaires, mais plutôt, sa minorité parasitaire, les bourgeois. Ils n’ont pas fait plus que les autres pour avoir tous ces mérites, le système capitaliste le leur a concédé et les capitalistes ont créé le capitalisme. L’aliéné se plaint parfois qu’il y toujours eu des riches et des pauvres dans ce monde de misère, et que c’est ainsi, mais il ne se plaint jamais du fait qu’il existe un système créant ces deux bassins d’humains, divisés par des lois dogmatiques qui se fichent des facteurs humains, de ces dit systèmes imposés par des minorités.

Conclusion

Je dirais donc, pour ma part, que l’aliénation volontaire est l’un des pires ennemis de la révolution, mais qu’il est l’un des meilleurs alliés de l’ordre établi, soit de la dictature bourgeoise. Car de fait, l’opportuniste sert indirectement, sinon directement, les intérêts de la bourgeoisie minoritaire et parasitaire, en divisant les troupes, en divisant les masses laborieuses, en divisant les prolétaires majoritaires, exploités par cette minorité bourgeoise.

Les arguments balancés par les capitalistes sont toujours les mêmes, et ironiquement, ils proviennent de l’argumentaire capitaliste, défendant ce parasitisme, et prônant l’asservissement le plus total de ceux qui créent ironiquement ce qu’ils quémandent, la richesse.



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