Une œuvre de fiction basée sur un cauchemar qui a réellement eu lieu !
Basant son récit sur de nombreux témoignages et données historiques, l’auteur raconte l’insurrection du ghetto de Varsovie, la déportation, les camps de concentration … toute l’horreur de la Solution finale. Dès les premières pages, le lecteur est invité à emboîter les pas du jeune Yossel, de la rafle dans son village au ghetto de Varsovie. L’auteur nous décrit l’insurrection du ghetto de Varsovie de l’intérieur et montre la résistance des habitants face à l’occupant allemand. Si le quotidien des personnages, entassés par dizaines dans des petites pièces insalubres et régulièrement séparés de leurs proches lors de départs vers de mystérieux «camps de travail», est déjà proche de l’indescriptible, c’est le témoignage d’un prisonnier évadé d’un camp de concentration qui va pousser l’horreur à son apogée. Rien n’est épargné au lecteur : transportés comme du vulgaire bétail, dépouillés de leurs biens et de leur humanité, confinés dans des petits baraquements et épuisés au travail avant d’être gazés et brûlés … l’histoire est connue, mais demeure toujours aussi choquante !
Si les adjectifs manquent pour décrire toute l’horreur infligée aux juifs et autres minorités durant la guerre, le graphisme, dépourvu de couleurs et d’encrage, accompagne par contre parfaitement la justesse de ce récit au côté malsain. Si les dessins du petit Yossel l’aident à s’évader de l’horreur indescriptible qui l’entoure, les crayonnés de l’auteur donnent l’impression d’avoir été dessinés dans l’urgence, sous la terreur de l’ennemi, comme des esquisses qui tentent de capturer l’essence de l’horreur environnante. Des croquis d’une grande justesse, accompagnés d’une voix-off poignante.
Tout comme « Maus, un survivant raconte », « Yossel, 19 avril 1943 » est un récit fort et poignant, qui raconte l’histoire de rescapés de l’holocauste.
Une lecture indispensable !
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