Magazine Journal intime

Epis 29: Avril 2007: De l'énergie pour se battre.

Publié le 10 juin 2007 par Malicelasouris
On me dit que les recherches en toxicologie que la juge à demandé malgré tout suite à notre entretien peuvent ne rien donner dans la mesure ou le produit pourrait avoir été évacué dès lors que j’ai repris connaissance. C’est au résultat de ces recherches que l’enquête aura une suite ou non. Je crois qu'il est temps de me servir de mon cerveau efficacement, de rassembler mes connections et esprit de synthèse. Je n’ai pas accepté de lire mon dossier jusqu'alors.   Je refuse de laisser courir pervers et compagnie, mais je refuse aussi surtout ne pas être entendue et reconnue. Ainsi que je l’ai dit lors de l’instruction, je n’ai pas demandé ce que je vis actuellement. A ma prise de conscience, je voulais je crois mourir, C’est mon fils qui peut-être m’en aurait empêchée. J’en suis sûre, si cet homme ne m’avait prise en charge sur la route, je n’aurais pas porté plainte. J’avais honte, mal, je ne comprenais qu’une chose, celle d’avoir été abusée et souillée, déjà coupable de n’avoir pas pu me défendre, écoeurée de mon impuissance et de la malchance. Je repense à ma volonté de reussir mes vacances et suis frappée par la prise de conscience d’en repartir plus blessée. Je ne me sentais pas la force de surmonter. Déjà trop de douleurs que je tentais de cicatriser, trop de larmes et de terreur. Je ne savais plus exactement ce que je voulais. Je voulais voir la mer et peut-être m’y jeter, me plonger dans le néant et l’infini pour disparaître. L’idée de subir cette procédure que je n’ai pas demandée et de la voir aboutir à un non lieu est insupportable. Vivre ces mois, me battre pour me reconstruire pour s’entendre dire au bout du compte qu’on est désolé, que vous êtes une fille bien, mais qu’il va falloir faire avec, parce que peut-être vous vous êtes égarée entre la réalité et vos ressentis…Conclusion qui est le contraire de mon profil psychologique. J’ai le tort d’être honnête mais vulnérable. Je me fais bouffer parce que je ne sais pas me défendre. C’est à vomir…Et vomir, c'est ce que je sais faire de mieux...   J'ai les nuits insomniaques. Mon courage s’effrite, je ressasse ma comparution devant la juge. J’espère que l’avocate qui me représentait a noté la description du snack au réveil que la juge n’a pas cru bon de modifier. A mes souvenirs, les dépositions disent que mes affaires étaient pliées et rangées sous mon oreiller. Je m’en souviens, ça m’a frappée. Pliées et rangées après une nuit toride ou je me réveille vermoulue ? Que de délicatesse. Dans ma tente, c’est au pied du matelas que je les jetais, ivre et fatiguée comme je l’étais, j’aurais dormi habillée. Le snack m’a ramenée à ma tente aux dires de la patronne qui conforte son témoignage. Délicat au point d’avoir rangé mes affaires après m’avoir sautée, ou il a rangé mes affaires pour crédibiliser son larcin ? Habillé pour détaler et me laisser sans mes souvenirs, oui…   Les éléments de mon entretien avec le juge virent à l’obssession. Je vais consulter mon dossier. Première fois que je me plonge vraiment dedans. Je n'avais retenu alors de l'affaire que ce qui me culpabilisais, conditionnée en parallèle en victime "qui n'a que ce qu'elle mérite" vieux restes du passé. Et bien j'y ai trouvé des éléments qui confortent ma version et mes maigres souvenirs. Le snack qui m'a ramenée à ma tente s'est collé l'étiquette de héro serviable, sauf que sa déposition se contredit avec d'autres. Il m'a ramenée à 1h30, est ressorti 15 mn plus tard, vu par la patronne, ce qui n'apparait pas dans ses dires. Il dit m'avoir ramenée à 3h30 après avoir suivi un match. Il s'est proposé de me ramener vu mon état, me sauvant d'un groupe soit disant, et a "insisté pour dormir avec moi", serviable le garçon, puisqu'on connait la suite. il dit n'avoir pas quitté la tente dès lors qu'il m'y a ramenée parce que je lui ai sauté dessus, ce jusqu'a mon réveil. Sa description de nos ébats n'est pas la même d'une déposition à l'autre, ainsi que celle du type qui m'a réveillée. A t'il "invité l'autre", ou son intervention serait elle venue compromettre ses plans, puisqu'a 5h il se préparait à se casser, puisque réveillé et habillé, et qu'il est allé se planquer ensuite au lieu de m'aider. Mes affaires étaient bien planquées sous mon matelas, alors que je lui aurait sauté dessus hors de la chambre...effectivement, je dis bien à la gendarmerie que je ne me souviens pas de ce qui s'est passé avec lui, mais erreur et c'est là ou ça me joue des tours, je ne contredis pas ce qu'on me raporte, mon cerveau est trop engourdi pour ne pas être docile...Effectivement, c'est le snack qui raconte mon attitude avec l'autre, contradictoire à ce que j'ai vécu à mon réveil, ce dont je suis sure. Je ne sais pas ce qui s'est passé et la dessus je me bride parce que je me torture. Une chose est sûre, il a menti et le récit de la nuit tourne beaucoup autour de sa déposition, donc le comportement que je suis censée avoir eu. Les autres dépositions disent qu'effectivement mon état n'était pas normal, parfois même ça n'est pas relevé, mais hormis "ceux qui me veulent du bien ", rien ne conforte mon attitude de "furie". je ne sais pas si la justice fera son boulot correctement, mais mon avocate va demander une audience réquisitoire pour monsieur serviable. Je pense et remercie ceux qui me soutiennent, pour la confiance qu’ils m'accordent, les heures passées au téléphone pour certaines. Car c'est grâce à celà que je trouve la force de tenir et de mener mon combat. Si je fais partager cette "expérience", c'est que c'est peut-être là le plus dur que j'ai à vivre, car cela me demande force et lucidité, que celà pourrait attendre l'équilibre que je cherche à trouver depuis longtemps, celà réveille bien sur les blessures du passé, et je refuse de "régresser". Mais aussi parce que si un jour celà devait toucher un ou une de mes proches, ou de ceux de mes amis, que cela serve à aider à trouver les mots et l'attitude de soutien. Tout le monde ne verbalise pas comme moi... J'ai lu mon expertise en entier, bien plus positive que l'image que j'ai de moi!!au moins ça de pris! Je suis angoissée, je ne sais pas pourquoi et puis je trouve. Je dois retourner voir mon dossier demain. Je veux la peau du snack. Cette ordure qui n’a pas digéré que je lui préfère le pirate. Cette ordure aussi perfide que j’ai été honnête et confiante. Autant sans scrupules que je doute de moi et du bienfait de mes actes et de mes comportements. Autant prêt à faire du mal que je m’en empêche de faire.J’étouffe, j’ai le ventre serré et les yeux qui me piquent. La haine ne veut pas sortir, elle me tort le ventre, me noue. Je me sens violente et pourtant il me faudra être patiente…   Tu ne réponds plus à mes mails. Tu as menti sur toute la longueur. Au panier les belles promesses d’amitié. J’ai eu le droit d’aller me faire foutre, d’essuyer les doux surnoms de nymphomane et de folle, lorsque tu connaissais mes combats. Tu n’as pas supporté mes vérités et mes reproches. C’est pathétique, pitoyable, mais ça fait mal quand même. Je m’en veux d’avoir été idiote, attachée, mais il me fallait cela pour ne pas souffrir d’avantage. Je ne veux pas fermer mon cœur à cause d’hommes comme toi.   L’avocate me disait qu’il me fallait du temps pour me reconstruire. J’apprends à me barricader derrière l’humour qui apparement est mon garde fou. La psychologue dit que je minimise, et la juge m’envoie me faire soigner. Je n’encaisse pas son diagnostic. Parce que je ne veux plus étaler mes souffrances, je suis coupable de rester femme malgré tout et de le revendiquer tant bien que mal, du moins revendiquer n’est pas le mot. Au fond de moi, dans mon attitude et mes histoires, j’essaie de me convaincre qu’il ne s’est rien passé. Je me délecte du plaisir que mon corps n’a pas perdu, mon corps qui se donne avec force et passion, peut-être même plus que mon esprit. Je m’invente des histoires d’amour magique, je retourne dans mon imaginaire pour justifier ma libido qui me rend vivante et séduisante.   Je refuse de retourner au néant par absence de féminité qui me va à ravir, alors que je l’ai longtemps rejettée. Juin 2005: Un mal fou à dormir cette nuit, respiration courte et cerveau en panique. J'ai beau retourner dans tous les sens, il y a des choses qui s'imposent. Au retour après le viol, j'ai eu "une histoire" avec un homme de 40 ans divorcé qui voyait en moi une maîtresse, ça m'a blessée mais je me suis accrochée, je m'inventais une histoire, je refusais de n'être qu'une aventure. Il ne m'a pas sauté dessus, c'est moi qui ai provoqué, je me suis donnée sciemment pour "récupérer" mon corps et j'ai eu besoin de croire en une histoire pour ça.       Cet homme là avait une légitime et ne me l'a dit qu'au bout de 6 mois, on a couché que trois fois, moi je patientais,  me disais qu'il lui fallait du temps, en fait c'est moi qui en avais besoin, mais je n'ai pas supporté d'apprendre qu'il vivait en couple. De ce coté il n'était pas stable non plus, et de toutes façons, je n'avais pas le profil d'une "légitime"...    Après une ou deux aventures, j'ai aimé le père de ma fille. Je crois que je l'ai su vite, mais il fallait que je "me dépoussière" de mon deuil, du viol, des déceptions amoureuses précédentes, et surtout de ce Eric qui m'a menée en bateau parce qu'il aimait bien que je tombe dans son lit...    Dans les faits, leurs attitudes et indisponibilités sont les mêmes, mais le père de la petite n'a pas d'autre femme, il a besoin de se retrouver, de solitude, de faire le point sur ses désirs, et dans la conception de la petite, il se sent baffoué, c'est allé bien trop vite pour lui.    Les doutes ont été les plus forts et je crois que tous les deux on s'entretient dans la peur, et je ne sais pas si on peut en sortir. J'ai refusé de mettre notre fille de coté, moi mes parents m'ont sacrifiée pour leur couple.    Mais comme elle est encore petite, je me demande si ça ne vaut pas le coup de me recentrer sur nos rapports homme-femme au delà de notre enfant, ce qui lui le tétanise.    Peut-être qu'il a besoin d'être assuré de ma "fiabilité"? que ma maternité n'est pas une action compulsive, mais bien le symbole d'un amour fort.Je ne m'aime pas, je doute de moi sur tout, mais le vers de terre affectif que je suis aime cet homme. Il est rassurant en ce moment. Je n'ose plus bouger, respirer, je comprends mon état de cette nuit: j'ai peur d'être moi même, de fuir ou de le faire fuir. J'ai fait souffrir des hommes qui se sont attachés à moi, ai souffert de ceux à qui je m'attachais.    Là, on souffre aussi, mais de peurs, de retenues.    J'ai besoin de légitimité, mais avant je la démolissais quand je pouvais l'avoir.    Là, s'il vient reconnaître notre petite, j'ai l'impression qu'il ne le fait pas que pour raison administrative ou pour répondre à ma demande, sinon il ne ferait pas cet effort de me rassurer il me semble, non?    Il a le choix, il peut tourner les talons, refuser, là, il doit venir. Je sais que ça lui coute, qu'il prend un engagement, non pas vers moi, mais vers elle, mais pour moi, ça veut dire tellement!!    Aahhhh, je voudrais me réveiller et que ça soit fait...

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