Magazine Journal intime

Epis 23: Fev 2005-Juin 2007:Sur un fil.Entre harcèlement et manipulation.

Publié le 04 juin 2007 par Malicelasouris
Tu es parti en vacances avec tes enfants, et malgré que tu m’aies dit avoir quitté cette femme j’ai du mal à croire que tu partes seul et me laisse ainsi sans nouvelles de toi. Je ne ressens pas de colère, mais une profonde amertume dans tes non dit. Que tu profites de ce temps avec tes enfants, je le conçois, que tu m’oublies suffisemment pour ne pas répondre aux maigres messages que je te laisse me blesse en core. Avec toi, je suis toujours blessée parce qu’oubliée. Je ne me sens pas de place dans ta vie, alors que je veux qu’on me reagrde, que tu m’aimes de la même façon que tu me scrutes lorsque nous faisons l’amour, avec intensité, concentration, admiration et surprise…mais est ce que je laisse un place pour ça? Je découvre un ouvrage sur le harcèlement. Ce mot me parle. A mon retour de mon arrêt de travail, j’ai mis fin aux startagèmes de mon chef de service visant à m’écraser.Le harcèlement remonte à loin, aux débuts de ma vie. Des remarques insidueuses ou ouvertes, assassines, "Arrête de réfléchir, ce n’est pas parce que tu as de la poitrine que tu dois répondre, tu as le caractère à la con de ton père, tu es aussi con que ta mère, tu es la honte de la famille, regarde tes yeux de cochon, ton menton en galoche, ton pif en morilles, tes pieds plats, tes ongles crochus, tes mollets de coq, ton cul de jument, ton gros bide, tes grosses cuisses, gras double, connasse, salope…tu finiras caissière, un mec bien ne voudra jamais de toi, tu te feras engrosser et ton mec se barrera. Tu as minci ? tu es moche, on te dit plus jolie? tu es moche. Tu plais aux hommes, tu es dangereuse. Tu as un travail, tu vas perdre ta place, tu vas te faire virer, tu ne gagneras jamais bien ta vie. Tes cousins qui reussieront leur vie te tourneront le dos. Regarde ce qu’ils font et combien tu es nulle. Tes amis, tous des bons à rien, des racailles, tu finieras comme les cas sociaux. Tu donneras ton argent quand tu travailleras, on vire ton mec si tu nous ennuies avec.Tu dépenses en sorties, en habits, tu dépenses en conneries. Tu es romantique et c’est con, ton fils va finir délinquant, tu divorces de ton mec infidèle et sans travail, mais que vont dire les gens, tu abandonnes ton mec comme un chien au pied d’un arbre…" Seulement aujourd’hui, après avoir rompu avec violence il y a deux ans, je commence à m’aimer et à vivre pour moi. Je suis retombée dans le piège du harcèlement dans ce job, aux prises d’un supérieur aux apparences bienveillante. Au début, les flatterie me rassuraient, j’avais du potentiel, il misait beaucoup sur moi. Il semblait réceptif à mes difficultés de mère, sensible au deuil que je traversais. J’ai parlé de moi, de ma vie, j’en avais besoin car m’écartais à ce moment des gens nocifs de mon entourage. Je débutais mes activités politiques et était sensibles aux personnes instruites qui me manifestaient de l’intérêt. Rapidement, j’ai cessé de me confier, mais la toile était tissée. J’ai tout donné, mes heures, mon temps libre, ai accompli son travail en pliant sous les remarques désobligeantes, les allusions à mon physique. L’écoute à mes craintes est devenue moquerie, il fallait que je m’estime heureuse que des personnes diplomées -alors que moi non- ne me piquent pas mon poste. J’étais surveillée, discréditée en reunions, retrouvais mon bureau en désordre et mon matériel abimé à mes retours, des rumeurs sur les soit disant médisances de mes usagers durant mes absences, les accès aux ordinateurs et aux bureaux me devenaient interdits,j’étais désignée comme porteuse de propos mensongers, on me discréditais auprès de mes interlocuteurs... J’essuiais des contre ordre en permanence, alors que je devais être autonome...Je ne savais m’en défendre, attachée à mon travail plus par survie que passion, j’aurais aimé ce que je faisais si j’avais seulement pu l’apprécier sans m’épuiser dans la crainte. Ma cuite d’Aout, c’était aussi pour évacuer le stress avant de reprendre. Je me sentais dégagée de toutes mes obligations, les vacances semblaient propices à un relachement. Moi qui disait que le camping était un concentré de quotidien, j’avais oublié que les prédateurs sont partout et toujours à l’affut de nouvelles proies. Une fille comme moi, ouverte, engageante, séduisante, hors d’état de résistance ? J’ai compris qu’il ne faut pas, jamais flancher en dehors de toute sécurité. Le concentré devient généralité. Ce viol à l’état inconscient, c’est la revanche de tous ceux qui m’ont fait mal et contre qui je me suis défendue. C’est le début de ma prise de conscience des culpabilités qui ne m’appartiennent pas, m’emprisonnent et m’empêchent de vivre. A la reprise du travail, en novembre, j’ai surpris une conversation ou j’étais démolie par mon chef de service. Il me sentait apeurée et vulnérable après mes deux mois d'absence. Ce secret là, je devais le taire et ne rien afficher, mais quelque chose avant déjà changé. Il voulait que je craque. A sa grande déconvenue, je suis intervenue, devant le directeur, j‘ai acusé comportement, sans honte et peut-être de façon kamikaze, de ses propos sur mon physique, ses remarques sur mes tenues et mes sous-vêtements, sur mon intimité, de ses allusions, ses appels et de ses punitions par la suite. Tout ça dans le calme absolu. Je n’ai pas voulu engager de démarche, mon procès actuel étant trop lourd à porter. Je sais qu'il faut que je parte pour me protéger de la perversité sous jacente de l’individu, prête à m’exploser à la figure dès qu’une occasion se présentait.    Mais j’ai peur, je dois retrouver assurance et confiance en moi, le sport m’y aide. J’apprivoise mon corps, mes ressentis et mes réactions, et surtout, en cherchant le groupe pour me protéger, je me développe relationnellement autrement. Mais je continue à vomir quotidiennement, narcissique à l’extrème, assoiffée de perfection et de contrôle. Pour avoir mon corps, il faudra le mériter, je sue et je paie cher pour ça. J’ai répondu à mon père qui se plaignait de ne pas avoir de mes nouvelles, et de ne pas voir son petit fils grandir, que je souhaitais rester éloignée de nos tourments passés. Ils ne supportent pas mon éloignement lorsqu’ils doivent en répondre en public. Mon bien-être ne les intéresse pas, ce sont mes erreurs, mes fautes et mes manqués qui alimentent leurs débats. Par la distance, je me trouve et protège mon fils de ce qu’ils sont et de ce que j’ai peur de reproduire. En pleurant mon amour perdu, j’ai compris que ce n’était pas le malheur qui détruisait les enfants, mais l’absence d’amour, la haine et le rejet. Mon amour perdu m’a donné la force, l’envie de vivre et d’aimer. Et si notre histoire était celle d’un désir que l’on pensait perdu. J’étais loin de savoir que mon corps se donnerait aussi intensément au tien, tu me dis que le tien semblait éteint depuis longtemps. Avec toi j’ai trouvé un désir nouveau, puissant qui semble réveiller le tien. Lorsque nos corps se retrouvent, c’est à ton être entier que je fais l’amour, avec confiance et plénitude. Ton regard profond me suit depuis notre dernière étreinte, mon éclat de rire à ton aveu. Serait ce possible que tu sois si blessé, alors que je t’imaginais éparpillé entre d’autres femmes. Je relis tes écrits et les interprête autrement, chassant la malveillance que m’ont laissées mes souvenirs passés. Au delà du désir siège la peur et la culpabilité. La peur de te faire mal si tu m’aimes, comme j’ai eu le sentiment de le faire à cet homme qui m ‘aimait tant. Je me sens coupable de sa mort, parce que j’ai eu peur qu’il m’entraine dans ce mal-être que je fuyais. Cet homme né le même jour que mon père, cet homme qui a abandonné la vie après une dec nos disputes. La violence de ce jour maudit raisonne encore. Il fallait que l’on se sépare, je le voyais se détruire, je ne comprenais pas, prisonnière de mes propres angoisses. C’est à ce moment que j’ai entamé une analyse, pour comprendre et ne pas sombrer avec lui. Analyse qui m’a certainement sauvé la vie, je serais, je crois, devenue folle sans. Mais je pense à toi en permanence, tu n’es pas un homme qui se détruit, et tu m’aides à continuer à me construire. A tes cotés, je n’ai besoin de rien d’autre, alors il faut que je cesse de te réclamer ce que tu ne peux me donner. T’aimer, c’est respecter mes promesses de liberté, t’aimer, c’est continuer à t’admirer et nous laisser grandir. Je crois que tu as essayé de m’appeler ce matin, et même si nous n’avons pu nous parler, ça me suffit de savoir que tu penses à moi. Car j’en ai besoin. Comment peux tu me rassurer sans que je te prive de ton indépendance? Je n’ai pas sombré depuis cet été et je te l'attribue. J’ai trébuché, flanché, mais pas régressé, j’ai continué à évoluer et progresser sous ton regard que je pense bienveillant et salvateur. Je ne veux, ne peux te perdre, non…Alors je dois œuvrer pour être meilleure, moins angoissée et moins angoissante, te montrer qu’une vie difficile ne prive pas du bonheur. Ce n’est pas en tentant d’être heureuse que je chasserais mon mal-être, mais en acceptant et soignant mon mal-être que je pourrais être heureuse, et tu m’en donnes la force. C’est l’amour de l’homme qui me porte et me cicatrise, plus que celui que j’ai pour mon fils que je me reproche de ne savoir aimer, car que sais je de l’amour qui ne détruit pas ? je n’ai connu que ça…l’amour qu’on apprivoise pas et qu’on ne laisse pas vivre fait mal et blesse à vie. J’ai besoin d’un modèle pour aimer sainement. Seule, je me bats en permanence pour ne pas reproduire ce que j’ai connu. J’avance dans la vie affective, en aveugle, à taton… Dans nos états d’esprit et situation actuelles, nous sommes inquiets, méfiants, er pourtant, comme tu le dis, déjà si proches. Pour moi, ce mode est normal, on est proche de tous ceux qui nous ressemblent lorsque le mode comportemental est basé sur l’affectif. Pour toi, c’est nouveau, étrange, déstabilisant. J’ai constaté mon amélioration physique aujourd’hui, dans un cours de step, constaté également mon besoin de concentration pour apprendre. Il me vient de nouveau l’envie d’être meilleure, de me surpasser, et chose nouvelle, de m’aimer. Car si je ne m’aime pas, qui pourra le faire à ma place ?? Je souris de ta remarque davant mes compliments et ma fierté, « comment ça tu es bien faite, tu es petite ! », petite oui, t’ai je répondu, et certainement fière de l’être. Ce petit corps a beaucoup souffert, mais son énergie fait qu’il est aujourd’hui intact, et surtout de plus en plus épanoui.    Mais le doute s'installe. Es tu si bienveillant, est ce que je ne m'invente pas une histoire pour croire que ma vie n'est pas si laide, est ce que tu n'en joues pas...    JUIN 2007:    Le rapport avec E. vient de se rompre. Nous nous sommes revus quelques fois en amis, ressassant notre journée de rencontre. Je mystifiais ces instants pour me sécuriser, lui pour  flatter son égo, guettant le moment où je redonnerais mon corps. En me relisant  j'ai conscience d'avoir cru aimer cet homme à la quête de sensations qui ne faisait que me désirer. Il ne sait rien de moi malgré tout ce que je lui ai dit.    Ma perception de mon rapport faussé avec les hommes commence à  se définir, mettant en péril le temps et le vécu passé depuis...

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