Au constat du mal-être qui me suit depuis quelques jours et après réflexion, je reviens dans le présent pour faire un point, et surtout, suspendre ce récit que je partage avec vous depuis quelques semaines qui est le fruit de semaines, de mois, de plus d'une année de combativité.Depuis plusieurs jours je me sens sale, les bains et les frottements n'y font rien. Je passe mes journée à écrire sans pouvoir décrocher, à dormir, à crier sur mon fils et à pleurer le soir. Envie de rien, de voir personne, je suis le visage figé et le corps sale, gluant, compact, encombrant. Je peux en parler,aussi terrible soit il, parce que je ne vais pas me réfugier dans la bouffe, l'alcool, les dépenses compulsives ou addictives. Car malgré tout, en parallèle, j'ai réussi, je crois, à comprendre mes conduites addictives. Dans tout négatif il y a du bon... Mes retrouvailles émotionnelles, je les ai faites, quand me laissant glisser dans la dépression qui a coincidé avec la fin de l'instruction, j'ai conçu ma fille. Je sors de cette bulle de 18 mois peu à peu. Entre temps, j'ai été licenciée pour inaptitude parce que la sécurité sociale refusait mes arrêts et ne comprenait pas ma chute, je n'ai pas retravaillé depuis septembre 2005. J'ai pris conscience que les sentiments qui m'ont menée vers le père de ma fille ne sont pas constructifs. j'ai coupé les ponts avec une famille qui me jugeait sans m'aider, le peu qui malgré tout me tendait la main a mis de la distance par doute et pour éviter les différents. Je fais des cauchemards où je crois ma fille morte, comme si à son tour, elle n'avait pas le droit d'exister. Je refuse que mes enfants aillent mal, j'ai peur de reporter, une fois de plus ce que je traverse. J'ai fait cette "erreur" avec mon fils, je me bats pour réparer, et épargner ma petite.Qu'est ce que j'ai à offrir à mes enfants? une mère qui lutte au quotidien, certains diraient "un cas social". Ma mère jubilerait de m'entendre dire ça. Moi j'ai le sentiment que je fais ce que je peux pour mener ma vie avec mes casseroles et la conviction farouche que coute que coute, mais plus au prix de mon sacrifice, j'arriverais un jour à me lever en me disant "je ne suis plus un danger ni pour moi, ni pour mes enfants".Le danger est de sombrer financièrement. Je vais utiliser mes deux années de
chomage pour faire une formation et évoluer dans le social, ma voie, j'ai des choses à apporter, je le faisais déjà très bien, mais je n'ai pas pensé à soigner mes blessures avant.Le danger est de retourner vers les addictions. Parfois j'ai si mal que je veux oublier. Je sais très bien qu'aucune drogue, alcool ou médicament ne remédiera à ça, mais parfois je me dis que c'était plus simple quand je souffrais et me détruisais sans me poser plus de questions, quand je m'anesthésiais en permamence.Le danger est qu'on me prenne mes enfants parce que je n'arrive pas à me gérer, trop de colère, trop de sommeil, pas de compagnon, pas de famille, aucune sécurité, un parcours difficile que je tais par hantise de ça.J'ai mon avenir professionnel et affectif à reconstruire, j'ai des projets, des envies, mais surtout des peurs, de mal faire, d'échouer, de me tromper ou pire, de faire de nouveau de mauvaises rencontres.