Ce 1er mars, mon réveil sonne et me réveille, vu que c'est son but, au son de Fun Radio, depuis le jour où la radio au dauphin bleu ne fonctionnait plus et que j'en ai pris une autre au hasard, car être réveillée par une radio en silence, ça réveille peu...
Et comme chaque matin, ce sont les gossips de Virginie, savoir les infos people et méchantes du jour. Sont hyper méchants sur Fun Radio, voilà pourquoi je préfère de loin Contact et l'humour bon enfant de Maria et Pascal, qui sont adorables. Mais bon, Contact, c'est juste une fois sous ma douche, et c'est ainsi.
Donc les gossip de Virginie.
Au moment où mon réveil s'enclenche, ils sont en train de se fendre la tronche à propos de Laurence Bocolini qui aurait quelque chose dont j'ignore tout vu que j'ai pas entendu le début. J'entends juste les animateurs railler son surpoids d'une façon qui me débecte, à grands coups de "on vous mettra pas de photo sur manualaradio point com, elle entre pas dans l'écran". Humour qui ne me fait pas rire, passque les moqueries sur le physique des gens, j'aime pas, je trouve ça petit, très petit, et digne de gens à petit QI.
Et je réalise qu'apparemment c'est leur cible préférée, car j'ai déjà entendu, y'a quelques semaines, des moqueries similaires sur Laurence Bocolini. Même pas original, en plus. Passque les moqueries étaient totalement identiques, du genre elle entre pas dans l'écran, sur la photo ou que sais-je. Pathétique.
Gossip suivant (ou suivante ? on dit un ou une gossip ?). En exclusivité mondiale et intersidérale, les animateurs nous révèlent le titre de la nouvelle chanson de Lady Gaga, Born this way, qu'elle a chanté en sortant d'un oeuf géant. Et en exclusivité intersidérale, Fun Radio nous fait écouter les premières phrases de ladite chanson.
Euh, je suis dans la quatrième dimension ou quoi ?
Passque Born this way, elle passe sur toutes les radios depuis un petit temps déjà. Alors ces premières notes a capella, c'est pas de l'exclu ça, ma bonne dame, que nenni.
Et d'un coup, une angoisse me tenaille les poumons. Ben ouais quoi, pourquoi l'angoisse ne pourrait-elle tenailler que l'estomac, la pauvre ?
Nous sommes le 1er mars.
Pas le 1er avril, non. Dommage, ça aurait expliqué cette impression de quatrième dimension.
Nous sommes le 1er mars.
Et si, ces deux derniers mois, j'avais simplement rêvé. Si rien ne m'était arrivé. Si je me réveillais seulement. Accablée par la fièvre, croyant avoir vécu deux mois durant ma nuit ?
Si nous n'étions que le 1er janvier au fait (bonané, les amis). Si j'avais la grippe. Si ma cuisine était encore un ancêtre des cuisines. Si les quinze jours à venir allaient être abominables, pleins de fièvre, de toux, de côtes froissées et d'antibiotiques. Si les quinze jours suivants allaient être abominables, pleins de poussière, de caisses à porter, d'encombrement, d'hommes de métier dans mon home sweet home.
Si je me réveillais le 1er janvier, croyant être le 1er mars...
Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah.
Horreur et putréfaction glauque.
Je me lève avec angoisse. Pas de sensation de grippe. C'est déjà ça. Je prends ma douche puis descends découvrir ma cuisine. Nouvelle. Ouf.
On est bien le 1er mars, le spectre de la quatrième dimension s'éloigne.
Finalement, une fois au bureau, une collègue m'apporte l'explication. On est donc bien le 1er mars. Et la raison de ce blabla sur Fun radio est simple : congés scolaires ma bonne dame, et qui dit congés scolaires dit rediffusions de vieux (vieilles ?) gossip de Virginie.
Ouf. J'ai eu chaud.