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Le petit commerce : acteur essentiel du tissu économique et social

Publié le 05 mars 2011 par Hengxian
Samedi 05 Mars 2011 14:28

commerceSi les supermarchés chinois sont à peu de choses près identiques à ceux que nous connaissons, il en est tout autrement des petits commerces qui représentent une majeure partie du tissu commercial local. La moindre agglomération de quelques habitations est le lieu de quelques magasins et si le chiffre d'affaires de chacun est souvent minime, c'est le nombre qui en fait de ce secteur marchand une part importante du marché local. Totalement négligés par les entreprises occidentales qui se concentrent en quelques points du pays, ces petits commerçants s'alimentent chez des grossistes situés dans des villes plus importantes.

Cet éloignement des grands centres urbains est aussi celui des contrôles déjà peu nombreux, ce qui vaut à ces magasins de proximité d'être souvent riches en contrefaçons de tous genres. Une clientèle encore moins habituée à une quantité innombrable de produits et de marques différentes, toujours cette même inexpérience des produits modernes a pour effet que l'on achète en fonction des conseils donnés par une amie ayant elle-même demandé à une autre avant de se décider. Si les subventions accordées aux familles rurales ont dopé les ventes d'électroménager et de quelques produits High Tech, ces achats se limitent majoritairement à des appareils soit de marques très connues, soit pratiquant des prix très bas où les 13 % de remise va finir de décider l'acheteur.

Lorsque ces petits commerces sont plus nombreux et finissent par devenir concurrents, ce sont les liens d'amitié qui vont privilégier l'un vis-à-vis de l'autre. Il est par conséquent important de faire le compte de ses relations potentielles avant d'ouvrir un commerce et d'être parfaitement intégré dans ce tissu social incontournable en Chine. Détenir le plus beau magasin, proposer des prix inférieurs à la concurrence n'est qu'un très maigre avantage par rapport à un commerçant originaire du lieu et ayant su développer son réseau d'amis ou de simples relations.

Lors d'un achat conséquent dans une ville de moyenne ou grande importance, le choix est souvent fait avant d'entrer dans le magasin, et ni les efforts de marketing, ni le talent du vendeur ne pourront interférer avec la décision prise auparavant, la raison étant cette peur de se tromper qui se révèle omniprésente. Une des grandes différences entre ces magasins de proximité situés dans les zones rurales et ceux des zones plus urbaines est que bon nombre des premiers sont tenus par les propriétaires des murs, ce qui est bien moins le cas au fur et à mesure que l'agglomération va prendre de l'importance.

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Si je vous proposerai dans un proche avenir plusieurs articles sur les franchisés, je vais me limiter ici aux seuls commerçants réellement indépendants. C'est en effet dans ce domaine particulier que l'on voit les progrès qu'il reste à faire à ces commerçants pour parvenir à souvent seulement trouver l'équilibre financier. Si les prix des logements ont connu une forte hausse, celle-ci est encore plus importante pour ce qui concerne les locaux commerciaux. Vient ensuite le fait qu'à ce niveau, les études de marché sont rarissimes, pour ne pas dire inexistante. Pour résumer, les futurs commerçants regardent ce qui semble fonctionner le mieux et s'alignent ensuite tant sur les produits que sur la gamme de prix pratiquée dans la même ville. Il s'en suit que là une activité était déjà tout juste rentable, elle devient déficitaire du fait que la clientèle se partage entre X commerces identiques.

En fin de la première année d'exploitation, le locataire se trouve contraint de trouver un remplaçant s'il s'est engagé pour plusieurs années auprès de son propriétaire. La demande de ces locaux commerciaux étant, dépassant de loin l'offre, le seul réel bénéficiaire est le propriétaire des murs, la situation étant identique pour les supermarchés où les échoppes situées dans les galeries marchandes connaissent un turn-over donnant cette impression de dynamisme. Dans les faits, ce sont les quasi-faillites précédentes qui créent ce phénomène et non l'enrichissement rapide du locataire précédent. Par désir de tenter sa chance malgré les risques plus ou moins connus, par ambition de faire mieux que son prédécesseur, la source ne se tarit jamais pour peu que le local soit honnêtement choisi.

Ce petit commerce des agglomérations rurales et des villes de petite taille se révèle être une errance permanente pour les commerçants où les réussites se comptent par dizaines alors que les échecs se dénombrent par milliers. Comme dit plus haut, le seul réel gagnant est le propriétaire des murs qui peut augmenter les prix à sa guise, aucune législation ne venant l'entraver. Empruntant une bonne partie des fonds à la famille ou aux amis et non aux banques, aucune étude n'est effectuée ce qui a pour effet de faire le bonheur des uns, mais le malheur des autres.


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