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liberté de choix

Publié le 05 mars 2011 par Moinillon

liberté de choixDans l'Église russe et dans celles qui suivent l'ancien calendrier, la fête de l'Invention du chef du saint prophète, précurseur et baptiste Jean tombant cette année mercredi prochain — c'est-à-dire sur la première semaine du Grand carême — le typikon prescrit de déplacer cette fête le dimanche d'avant (dimanche du Pardon, qui commémore l'exil d'Adam) ou le samedi suivant (jour de commémoration du saint mégalomartyr Théodore Tyron).
Si le typikon propose deux dates, cela signifie qu'il est laissé une certaine liberté aux monastères et aux paroisses. Notre abbé a choisi de célébrer saint Jean aujourd'hui, dimanche du pardon.
Dans l'Église orthodoxe russe, il existe  deux ouvrages qui détaillent le déroulement des offices — une aide appréciable, en particulier pour les paroisses et leurs chefs de chorale. Ces deux ouvrages sont les Indications liturgiques (Богослужебные указания) éditées par le patriarcat de Moscou (avec des prétentions scientifiques évidentes : les notes sont parfois plus volumineuses que le texte lui-même), et le Calendrier du monastère de la Sainte-Trinité de Jordanville (Троицкий календарь), édité par l'Église orthodoxe russe hors frontières.  La différence entre ces deux «calendriers» réside dans le fait que le premier propose l'ordonnancement des offices pour tous les jours de l'année, alors que le second se limite aux offices du dimanche, des fêtes, etc. — en un mot à ce qui est nécessaire aux paroisses.
Mais ce n'est pas la seule différence. L'Église hors frontières a ses traditions, en particulier pour ce qui concerne la commémoration de certains saints nouvellement glorifiés. L'Église de Russie recherche les siennes.
Il se trouve que pour la fête qui nous intéresse, les deux «calendriers» ont fait des choix différents. Le premier calendrier (Indications liturgiques) a choisi de célébrer saint Jean samedi prochain, alors que le second (Calendrier du monastère de la Sainte-Trinité ) a choisi de le célébrer aujourd'hui.

Certains aimeraient que les deux parties de l'Église russe maintenant réunies le soient aussi dans ce domaine, mais il me semble qu'il est préférable de respecter l'esprit du typikon (que certains nomment ironiquement tupikon : tupik en russe signifie impasse !) qui donne une certaine liberté aux paroisses et aux monastères. Malheureusement, ces calendriers ressemblent souvent à des diktats,  bien qu'il ne soit pas rare d'y trouver des erreurs — errare humanum est ! — ou des choix qui changent d'année en année.


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