Il avait raison : l’enfer, c’est les autres.
Le travail, la famille, ceux qu’on appelle nos amis.
Le soir, parfois, quand je suis seul et que les interrogations sur mon passé, mon avenir, ma vie, emplissent la pièce obscure et froide – quand je me dis que tout serait plus simple si j’avais pu être celui que je suis et vivre comme je veux sans être victime du jugement, des actions ou du regard pas toujours bienveillant des proches.
Ce que je fais n’est l’affaire de personne.
Dans ces moments là, je ne suis pas seul. Sa voix torturée et rocailleuse qui transperce la nuit me prend directement aux tripes et me réchauffe le cœur. Pendant ces quatre minutes, il me transporte dans un endroit où l’on peut exister comme on l’entend sans subir les quolibets des médisants, sur un son de piano-bar.
Si je veux partager cet extrait avec vous, c’est pour toutes ces raisons et parce qu’il est exceptionnel à plus d’un titre.
C’est un européen contemporain qui joue une musique inventée un siècle plus tôt par des Noirs américains et malgré ça, l’âme de ce blues est restée intacte.
C’est le meilleur guitariste au monde et pourtant il sublime ce morceau sans toucher son instrument, sauf un feu d’artifice à la fin pour rappeler qui est le maître (mais là n’est pas l’important).
Et enfin, c’est Clapton, et s’il ne m’avait pas donné les clefs d’un univers musical il y a de ça une dizaine d’années, la bande son de mon existence aurait été faite de produits de supermarché et là, j’aurais sans doute été perdu.
La Musique de Minuit par Dimitri
Ce texte n’aurait pas pu mieux convenir à l’humeur du moment. Je suis Dimitri sur Twitter depuis un petit bout de temps et en général, j’aime bien ce qu’il dit, sa façon de voir les choses et de parler aux autres. Je pense pas que Dimitri soit différent sur Internet ou dans la vie, un peu comme Yogiimise. Y’a des gens qui respirent la sympathie, l’honnêteté et la franchise – c’est comme ça. J’aime bien cette musique de minuit parce que c’est quelque chose vers lequel je ne serais jamais allé spontanément et pourtant je comprends ce que Dimitri a voulu dire. Je comprends ce que représente cette espèce de piano-bar décadent pour lui. Ce morceau d’Éric Clapton, c’est le genre de bricole qu’on mettrait comme ça, à la fin d’un film-un-peu-triste-mais-pas-trop-parce-qu’on-sait-que-tout-ça-c’est-absurde.
J’aime bien l’idée.