Donc, il serait temps que j’admette que je ne suis pas un auteur, en tout cas pas la sorte qui publie un roman aux deux ans. Je suis une personne qui aime écrire, qui a besoin d’écrire, qui peut écrire toutes sortes de textes : des billets pour mon blogue, des communiqués de presse, des textes pour des sites Internet, des chroniques et des articles pour les journaux.
Mais pas que ça non plus. Et ça ne vient pas toujours en premier, en haut de la liste. Je n’ai jamais été une première de classe non plus, je suis de celle qui doit travailler fort, les phrases ne sont pas belles du premier coup, ni même du troisième, alors, insatisfaite, je délaisse souvent.
Hier encore, j’avais un peu de temps libre : « qu’est-ce que je ferais bien? » Il est certain que balayer ne m’est même pas venu à l’idée, préparer un souper extraordinaire non plus. J’ai passé la souffleuse par obligation et pour le plaisir de voir une belle entrée dégagée. J’ai hésité entre commencer une nouvelle pour le Concours de nouvelles de Gatineau (oui, oui, tout le monde peut participer) et commencer le dépliant des Créateurs de la Petite-Nation. Qui a gagné, croyez-vous? Eh oui, la graphiste! Pas besoin de me casser la tête, j’ouvre le dépliant de l’an dernier, j’efface ce qui ne convient plus, je compte : tant de picas divisés par dix, je trace des lignes, je prépare des photos que je redimensionne en bandes pour le dessus et à 100 ppp pour le site Internet. Je m’y sens à l’aise comme l’écureuil dans la mangeoire d’oiseaux.
La nouvelle? Ça ira à plus tard, quand j’aurai une idée de la chute, une idée de l’histoire, quand mon personnage principal se manifestera. Oui, j’y pense, mais pas à toute heure du jour, pas en passant la souffleuse ou en faisant la vaisselle ou en lisant ou en montant un dépliant.
Vais-je l’admettre une bonne fois pour toutes et finir de me faire croire que je suis une auteure prolifique. J’aime écrire, j’écris souvent, mais je ne serai jamais celle qui verra ses livres sur les tablettes des librairies de façon régulière. Voilà aussi pourquoi, il arrive que ce blogue ne soit pas nourri à un rythme constant et encore moins d’un seul sujet.
Je suis qui je suis et il serait temps que je cesse de me faire croire que je suis ou deviendrai quelqu’un d’autre.
(photo de l'auteure prise lors d'un voyage à Terre-Neuve)