Magazine Journal intime

Être une femme

Publié le 09 mars 2011 par Aparily

mains8 mars. Journée de la femme. Et quelle belle journée ça a été ! Le soleil brillait sur la neige, le ciel était d’un bleu pur, et il ne faisait pas trop froid. Ce midi, je suis donc partie avec mon appareil photo autour du cou et je suis allée marcher sur les Plaines. J’y aurais passé l’après-midi si j’avais pu. C’était tellement beau. Même après six ans, je m’émerveille toujours autant devant certains trésors de la ville.

Je marchais donc (tout en prenant un million de photos) et je pensais à la condition de la femme dans le monde. À celles qui se battent pour obtenir des choses si élémentaires pour les femmes d’ici qu’on y pense même plus : aller à l’école, choisir avec qui on veut passer sa vie, décider du nombre d’enfants qu’on désire mettre au monde, avoir accès à la contraception, s’habiller selon nos désirs, pouvoir décider de sa vie, tout simplement.

C’était tellement naturel pour nous, tout ça, qu’on a parfois du mal à croire que la majorité des femmes dans le monde n’y a pas droit. Et pourtant. On a fait du chemin c’est vrai, mais il reste encore tellement à faire. Même ici. Ce n’est pas facile tous les jours d’être une femme. On est jugées sur notre apparence, notre réussite professionnelle, notre couple ou notre célibat, notre vie sexuelle, l’éducation de nos enfants. Les hommes, aussi, c’est vrai, mais pas de la même façon.

J’ai lu un article dernièrement qui disait que les femmes ont en moyenne 13 pensées négatives par jour à leur endroit et plus spécifiquement envers leur corps. Si on estime qu’on est éveillées 16h par jour, c’est pratiquement une par heure. C’est énorme ! Pourtant, je sais combien les femmes peuvent être dures envers elles-mêmes. On est notre pire juge. Il faut dire aussi qu’on nous renvoie sans cesse l’image de la femme parfaite : belle, jeune, mince, active, à qui tout réussit. Comment on fait pour ne pas déprimer en se comparant ? On garde les pieds sur terre et on accepte nos faiblesses. On s’accepte, on s’aime telle que l’on est (même si c’est probablement le travail de toute une vie) et on savoure notre chance de pouvoir vivre une existence à notre image.

J’ai la chance de pouvoir décider ce que je veux pour moi, de décider de mon métier, de décider si oui ou non je veux des enfants, si oui ou non je veux rester à la maison pour les élever. Chaque jour, je me lève en sachant que je ne me ferai pas défigurer à l’acide parce que je refuse la domination des hommes, en sachant que je ne me ferai pas violer pour un quelconque crime d’honneur, que je ne me ferai pas lapider pour avoir osé dire non à une injustice.

Je rêve d’un monde où ces ignominies commises envers les femmes ne seront plus que mauvais souvenirs. Je voudrais faire plus, tellement plus que rêver ou espérer, mais je ne suis pas vraiment une militante. Je signe parfois des pétitions, je fais des dons pour certaines causes. Est-ce que ça change vraiment quelque chose ? J’aime me dire que oui, même si c’est une goutte d’eau dans l’océan.

En cette journée de la femme, même si ce n’est pas très original, je voudrais vous dire que ma mère est la femme que j’admire le plus au monde. Elle m’a appris l’indépendance, elle m’a appris à me faire respecter, à dire non, elle m’a surtout appris que le hasard de ma naissance a fait que je suis née dans un pays libre, à la bonne époque, et que grâce à ça, je peux être tout ce que je veux devenir, que les limites, on se les impose nous-même et qu’il ne tient qu’à nous de les repousser.


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