Ce soir sur Facebook, j’ai posté ce poème de Baudelaire. Parce que je connais cet endroit qu’il décrit. J’y vais souvent. C’est vrai j’adore le luxe. Le vrai. Celui que même si t’as des milliards, tu pourras jamais te payer. Parce que d’habitude, tout ce qui est rare est cher, sauf là. Il est rare. Et gratuit. Il est juste pas donné à tout le monde. D’accès. Ce luxe là… Disons que si tu veux du luxe, et que pour toi le luxe, c’est Dior et Guerlain, vas plutôt Avenue Montaigne. Ou aux Champs… Pis si juste t’en rêves, du luxe, mais que t’as pas de thune parce que t’es de gauche (lol), ben vas à Auchan, en attendant :)
L’invitation au voyage
Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l’ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l’âme en secret
Sa douce langue natale.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l’humeur est vagabonde ;
C’est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu’ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D’hyacinthe et d’or ;
Le monde s’endort
Dans une chaude lumière.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Charles BAUDELAIRE (1821-1867)
(Euuuuh… ben non y’a pas d’images hein !… Pourquoi faire : tu y es !.. “Dans quel rayon je suis ?” lol… laisse tomber !)