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Méfaits minimes

Publié le 10 mars 2011 par Sophielucide

Méfaits minimes

Je suis la reine des amalgames
Je m’enflamme pour un polygame
Qui n’dort jamais mais qui badine
Tout nu dessous sa gabardine.
Moi qu’il nommait sa bouillonnante
Me v’là devenue abstinente.
Jusqu’à présent j’mangeais comm’quatre,
Avec des mets de choix dans l’âtre,
Masseurs zélés dans ma cabine,
Bosse à relire ma médecine…

Jules, autres mecs à créatine,
Vous êtes mes méfaits minimes:
Anthony Queen,
Ajar Emile
Cigarett’, whisky d’Constantine.

Ok, c’est leste, y m’faut mes sels,
Mais par pitié, faites du zèle:
Monsieur Claudel,
Et puis Young Neil
Où est le bec du père Michel ?

Lâchez vos bombes dans mon espace,
V’nez me hanter, j’vous laiss’ la place:
William H.Gass,
ou Günter Grass
Mes chers poètes du Parnasse.

Sur le chemin, j’deviens guerrière
Quitte à passer la serpillère,
Accrochée à vos dix verges-anses
J’m’arrête sur la bande d’urgence

Préparer vos panier-repas
Pourvu qu’je monte sur vot’ vespa:
Herr  Kundera,
Erri de Luca
C’est mon verdict, Franz Kafka.

Puisque vous n’m’laissez pas en paix
J’aurais bien tort de déserter:
François Rabelais
J’suis Honoré
Faute à François-Marie Arouet.

Ma solitude et mes cent ans,

A votre ombre je trouve le temps:

Bernard Tristan

Chateaubriand

Jusqu’à la chanson de Roland.

Mieux qu’déguster une tasse de thé
Grâce à vous je reste alitée:
Quelle Odyssée !
Quant aux Essais…
Je crains d’les avoir transformés.

Si je n’recueille que le Mépris,
Ma fleur du mal en est le prix:
Miller Henry,
Romain Gary,
Alfred Jarry et de Vigny.

J’m’assois sur la condescendance,
Affaires de Correspondances.
Si aujourd’hui je cueille la rose
De la vie c’est ma seule névrose.

J’ai arpenté tant de planètes
Que j’peux rester aux oubliettes
Lisant Beckett,
Et Georges Perec.
Rue d’la sardine de John Steinbeck

Allongée dans ce no man’s land
Je rêve d’faire partie de votre bande:
Avec John Fante,
Goethe Wolfgang
La divine comédie de Dante.

Sans reproche j’dévore le cœur,
De ces talents, c’est un honneur:
Yes, Paul Auster,
Raymond Chandler
Ou ce sacré William Faulkner

A mon tour d’écrire une histoire,
A l’héroïne, chanson à boire:
Façon Ronsard,
Quoi, Guy des Cars ???
Je n’vise pas Lagarde & Michard.

Je vous embarque dans mes transports,
Dans la nuit d’encre, quand tout l’monde dort:
Sedar Senghor
Cendras c’est l’Or
Mais pas Patrick Poivre d’Arvor….

Belle du saigneur voilà qu’ils raillent
Moi, l’ingénue, la forte en gouaille:
Georges Bataille
Où est la faille
Camarade William N’Paï ?

Vous agitez le chiffon rouge
J’suis un taureau qui sort du bouge:
Rackham le Rouge
Pierre Jean Jouve
Mao et son p’tit livre rouge.

Avant d’écrire je suis lectrice
Voici le lait de ma nourrice:
Finir Ulysse
R’lire Vian Boris,
Bret Easton Ellis.

Le nain, le diable je taille en pièces,
J’tente d’oublier, je serre les fesses:
Hermann Hesse,
de Cervantes
Gabriel Garcia Marquez.

Un jour je serai romancière
Puisque j’ai d’jà été bergère:
Hervé Guibert,
Dumas le père
Et pour tout dire Haddad Hubert.

Allons, ne faites pas grise mine,
Woolf dit qu’un pen n’est qu’une pine
C’est une question de format,
Mais j’ai affaire à des ingrats…
En attendant que j’vous bouscule,
J’dérange personne, j’suis dans ma bulle
Ecrire est une drôle de fête,
Permettez-moi d’mener l’enquête:
Revenir à mes origines
Concocter ma p’tite cuisine,
Mélanger ma propre héroïne,
Arrangée d’une étrange bibine,
En anonyme,
Livre éponyme,
Abracadabra Mélusine…
Je suis bédouine
D’rien je fais mine
Tant que monte l’adrénaline
J’me prendrais jamais pour Céline,
Masculine,
Out ou In …
Si l’auteur n’est qu’une orpheline.

(….Au pays des merveilles de Juliette : http://www.youtube.com/watch?v=m4X2ok5VOys)


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