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Rebelle est le poème, tâche rouge au paysage II

Publié le 12 mars 2011 par Xavierlaine081

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A concentrer l’attention sur ce qui ne relève en rien du poème, vous aurez réussi le tour de force de faire croire en son inutilité.

Il en est ainsi qu’à cloisonner dans le divertissement toute idée de culture, vous en faites un objet creux, tandis que déjà pointent, en d’autres lieux, les créations sauvages et inattendues. 

Ils font du slam du rap, vocifèrent les mots en des micros ouverts, renient toute poésie dans leurs propos mais en font néanmoins, car ils sont contre. 

La poésie est cette fleur qui jaillit sans être invitée, cette ivraie qui gangrène les jardins à la française, cette aubépine qui gagne peu à peu les plates-bandes de vos conventions aveugles. 

Que vous cherchiez à en arracher un brin, elle repousse aussitôt en multipliant ses branches. 

Elle cette ivresse irrépressible qui demeure tapie en nos veines, puis jaillit sans prévenir, hilare, sous le nez médusé de vos forces de l’ordre. 

Si nous en écrivons des pages, ce n’est pas pour une quelconque reconnaissance, mais simplement parce que nous ne savons pas faire autrement. 

Elle s’écrit en graffitis sur la pierre de vos temples, sur la margelle des puits, dans la moiteur des forêts. 

Elle ne connaît rien des frontières, se comprend en toutes langues, ne s’arrête en aucun port. 

Et vous voudriez qu’une fois l’an, elle se fasse sage, dans les limites d’un printemps que vous décrèteriez ?

Elle est le coquelicot que les professionnels de la semence cherchent à éradiquer en s’appropriant le vivant. 

Soumise à vos diktats, elle sort plus vive encore comme une épine dans le pied des bien-pensants.

Elle n’a rien à voir avec ces formes convenues et gavées d’ennui. 

Elle prend l’allure d’une belle pomme, fripée de n’avoir pas été dégustée à temps. 

Le poème est cette parole libre qui souffle un vent de révolution aux pays qui n’ont que trop souffert. 

Que vous souhaitiez l’enfermer dans vos conserves ne peut pas nous étonner. 

Simplement, nous n’aurons pas assez d’heure pour en ouvrir tous les couvercles, et qu’elle suive son chemin, belle gitane insoumise, sur les sentiers de nos libertés. 

Manosque, 11 mars 2011 


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