L’enfant et les cailloux

Publié le 11 mars 2011 par Adamante

Quelques galets tout ronds de la région de Marseille

une pierre verte de Corse du Nord

sur un pochon d'amitié couleur clémentine signé Tricôtine

Elle avait ramassé un petit caillou

Dans le lit de la rivière

Il était doré comme le soleil

Chatoyant comme du velours

Doux comme un rêve de lumière

Elle l’avait longuement admiré

Puis, elle l’avait mis dans sa poche

Un peu plus loin

Un autre, tout marbré de vert

Avait attiré sa main

Comme il était beau lui aussi

Et puis un autre et un autre encore

Voilà qu’elle amassait un trésor

La poche pleine de ces merveilles

Elle était revenue à la maison

Mais quand elle les avait ressortis

Pour les montrer fièrement à sa mère

Ils étaient devenus tout fades

Ils n’avaient plus aucun attrait

Ils avaient séché et s’étaient ternis

Loin de la rivière

Ils n’étaient plus

Que de vulgaires cailloux sans aucun intérêt

Ils étaient du monde de l’eau

Sans la rivière, sans ses courants,

Ils n’avaient plus le goût de vivre…

Alors, elle les avait rendus aux flots

Et là, comme par enchantement,

Ils étaient revenus à la vie

Elle avait souri

Puis brusquement, devenue grave,

Elle avait compris ce qu’était l’exil.

©Adamante

Une de mes dernières œuvres (mise en ligne aujourd'hui)

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