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La cage aux oiseaux

Publié le 12 mars 2011 par Masterpitch
La cage aux oiseaux

Suspendue à un fil doré, une petite cage se balançait au gré du vent. La légende dit que personne ne l’avait jamais vu ailleurs que sur la branche de ce vieux chêne. La légende raconte aussi que chaque année, au début du printemps, un joli oiseau répondant au doux nom de Coquelicot venait s’y reposer. Mais laissons le vieux du village nous raconter cette histoire.

Il était une fois une famille de commerçants, dont les tissus faisaient la renommée et leur gaîté la joie du village. Chaque année, au début du carême, ils avaient pour habitude de venir planter une jeune pousse devant leur maison. Si celle-ci prenait et que des bourgeons apparaissaient l’année serait alors bonne pour eux. Malheureusement une année, la pousse dépérit bien avant que le printemps n’arrive. Et effectivement les mois suivant furent difficiles pour la famille. Les ventes baissèrent, l’argent ne rentra plus, les enfants étaient encore trop jeunes pour commencer à travailler et Madame se trouva enceinte. La grossesse fut extrêmement difficile et, très affaiblie au bout de neuf mois douloureux, Madame succomba en donnant naissance à son quatrième enfant. Accablé par les difficultés Monsieur décida d’acheter un petit oiseau. Il espérait ainsi redonner de gaîté à une maison devenue bien triste. Aussi ne se laissa t’il pas abattre et continua de plus belle à planter une jeune pousse à chaque début de carême. Les années s’écoulant les bourgeons réapparurent et les jeunes arbres commencèrent à s’épanouir. Pendant ce temps, le petit oiseau nommé Coquelicot faisait sa vie, chantant ses comptines dans une petite cage posée sur le piano du salon. Chaque jour le fils de la maison nettoyait la cage pendant que les trois filles s’occupaient de Coquelicot. La maisonnée avait repris de la couleur. Au fil des jours, la petite cage était devenue la maison, l’ami et la prison du petit oiseau. Et un beau jour Coquelicot se lassa de cet espace trop petit pour elle. Elle désirait la liberté. Bienveillante et s’accommodant du temps passé ensemble, la cage entrouvrit ses barreaux et laissa l’oiseau prendre son envol. Constatant amèrement la disparition de leur oiseau, Monsieur voulut se débarrasser d’une cage désormais inutile. Mais c’était sans compter sur sa dernière fille qui décida de l’accrocher à la branche d’un petit arbre qu’elle apercevait depuis sa fenêtre. Celui-là même qui avait poussé après la mort de sa maman.

Et c’est depuis ce jour que, se balançant au grès du vent, les oiseaux du village viennent se reposer dans une petite cage suspendue à un fil d’or. Un, tout particulièrement, attira l’attention des villageois. Ses plumes rouges venaient délicatement se poser au creux de la cage tous les ans, au début du printemps.

I’m Gonna miss you smiling at me like that from mat flemo on Vimeo.

GG


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