Quand BHL passe de reporter de guerre pour TF1 en stratège de guerre, c’est que Nicolas Sarkozy entre de plain-pied dans la règle du jeu morbide et botulicienne. Dit en passant, le pauvre Alain Juppé vient d’avaler sa première grosse couleuvre. C’est la première fois au monde qu’un homme sans fonction officielle se mue en ministre d’Etat des Affaires étrangères et de la Défense. Quelle malédiction ! Vis à vis de l’opinion publique mondiale, la France file un très mauvais coton.
Deux hommes, dans un bureau feutré élyséen décident de la politique étrangère de la France, sans en référer à personne, prêts à commettre l’irréparable, et deviennent de facto des chefs de guerre pour ourdir un complot contre la France, un forfait sans nom. C’est de cela qu’il s’agit. Ils travaillent pour qui ? Surtout pas pour la France. Ici, il ne s’agit nullement de défendre Mouammar Kadhafi mais de s’opposer vertement aux deux aventuriers qui veulent parler au nom des Libyens et des… Français.
Il y a quelque chose d’illogique dans ce combat. Quelque chose de ridicule. Quelque chose d’hypocrite. Oui, certains diront qu’il faut faire quelque chose s’il y a trop de morts. D’autres diront que, s’il n’y a pas intervention, l’Europe sera critiquée pour son attitude. Mais, personne ne s’est posé la question de savoir ce qu’il adviendra si dans les jours qui viennent, Kadhafi recouvre l’intégralité de son territoire, disons plutôt du territoire libyen ? Que deviendra la France qui y exploite 6% du pétrole libyen et où Total exploite deux gisements ?
Le projet de BHL est liberticide à deux titres: primo, il risque de priver définitivement de liberté les Libyens contrairement à ce que beaucoup pensent. Deusio, compte tenu du fait que la Libye a rompu ses relations diplomatiques avec la France, il va priver définitivement l’Hexagone du juteux marché libyen. En tout état de cause, indubitablement même, la France a plus à perdre qu’à gagner dans son projet va-t-en-guerre. C’est d’un amateurisme abscons et prouve encore une fois que Nicolas Sarkozy est entouré de nains politiques ou n’écoute personne. A défaut, il lit plus Voici, Closer ou Public avant de prendre ses décisions.
D’ailleurs, le premier camouflet est arrivé des dirigeants européens. Nicolas Sarkozy n’a pas réussi à les convaincre d’intervenir militairement en Libye. Le « philosophe » Bernard Henri-Lévy quant à lui, qui milite activement auprès du président de la République pour une telle intervention, juge que les Européens sont frileux. Il a même osé, hier matin, sur RTL, parler d’opportunités qui s’offrent aux Européens. On croit rêver. L‘innénarable BHL aka Botul est vraiment incorrigible.
A quand le prochain entartrage ?