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Avoir un chien gardien

Publié le 13 mars 2011 par Myarts

Doberma, chien gardien d'atelierÇ’a l’air que notre gardien d’atelier aux dents blanches et pointues est un animal soumis… Mon Dieu, tout notre amour et efforts pour faire de lui un être terrifiant au cours des 17 derniers mois et demi est vain. (Soupir!) ;-)

Il ne reste donc qu’à changer nous-mêmes, mais la nature d’artiste étant une matière aride, il est difficile d’extirper de quoi de nouveau de son inertie. Réfléchissons… sur le comment.

Le « mal » de notre humanité, si un tel mal existait, est peut-être d’avoir considéré tout notre monde comme étant des ressources qui nous appartiennent, des matières maniables et exploitables. Il suffit travailler quelque temps pour une entreprise pour se rendre compte de son ampleur. Pour prendre soin de son personnel, l’entreprise pour laquelle on consacre une partie de leur vie a un département nommé « Ressources humaines ». On échange leur vie pour un salaire. On se traite comme une ressource au même titre que des ressources naturelles cotées en Bourse. Le baril de pétrole est à tant; l’or est à tant; l’action de l’entreprise X vaut tant à la fermeture du marché… un pourcentage de l’eau que nous buvons y est aussi, par le biais des entreprises de boissons gazeuses et de l’eau embouteillé.

Vous dites que nous exagérons? Peut-être un peu. Nous sommes des artistes.

Ah! Faut pas oublier la théorie du Maître Maslow. Lui, il a tout réfléchi. L’argent que nous gagnons permet de satisfaire nos besoins physiologiques; faire partie des structures sociales nous procure le sentiment de sécurité (en gang, c’est plus sûr); notre désir de conformité est issu d’un besoin d’appartenance (notre nature grégaire); progresser au sein des organismes structurant notre humanité (gouvernement, institution, société, pays, entreprise, organisme, etc.) nous apporte l’estime et l’apothéose de notre existence, l’accomplissement.

Alléluia!

Le pitou vient nous quêter une petite caresse. Il l’a eu sur la tête. Là, lui aussi, il est perdu dans sa pensée, peut-être préoccupé par sa condition canine, l’importance du présent. Nous lui jetons un regard attendrissant. Soudain, un vague sentiment d’accomplissement nous inonde. Voilà nous, maîtres, lui, soumis; lui, un air terrifiant, nous, nous le dominons; lui, gardien d’atelier, nous, artistes méconnus, en sécurité par contre.

Il nous reste qu’à gagner un peu d’argent pour lui acheter des croquettes pendant qu’il prend la garde de nos oeuvres… pardon, objets personnels. Comme vous le saviez maintenant, nous pensons qu’avant une oeuvre soit oeuvre, elle est objet amalgamé d’émotions, d’expressions et de pensée. Elle demeure une ressource inexploitée de la propriété de l’artiste.

Si ce « mal » dont nous parlions existe, il devrait se cacher dans le génome même de la matière. Mon Dieu, est-ce vrai que nous sommes abandonnés dans un monde où le dès est pipé?


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