Les partisans du président ivoirien reconnu par la communauté internationale, Alassane Dramane Ouattara, sont rassurés. Il est de retour à Abidjan. Arrivé ce dimanche, alors que le chef d’Etat sortant Laurent Gbagbo avait ordonné l’interdiction du survol des avions de l’ONU (ONUCI) et de la force française LICORNE. Hier, le même avait ordonné une offensive sur le quartier périphérique d’Abobo au nord d’Abidjan. On dénombre environ 10 morts.
L’entourage d’Alassane Ouattara craignait pour sa vie. « Avec le boulanger fou, on ne sait jamais » a dit un de ses proches, qui a rassuré les médias. Toujours est-il que, personne ne sait comment il est revenu. Vol régulier, hélicoptère ? Comment a-t-il réussi à contourner le blocus imposé par les forces de Laurent Gbagbo ? Alors que le camp du président sortant brandissait cette interdiction du survol d’aéronef, avis rejeté tant à Paris qu’à New York, y’a-t-il des fissures au sein de son camp ou alors a-t-il eu peur d’un pareil désastre alors que ses partisans réclament à cor et à cri l’assassinat d’Alassane Dramane Ouatarra ?
Les services d’Alassane Ouatarra ont fait parvenir ce communiqué: « après un bref séjour à l’étranger, qui l’a conduit successivement à Addis Abeba, en Ethiopie, du 9 au 11 mars 2011, et à Abuja au Nigeria du 11 au 12 mars 2011″. Ceci fragilise considérablement Laurent Gbagbo dont on se rend compte que le pouvoir est entrain de lui échapper. De retour de son voyage éthiopien à Adiss Abeba où l’UA l’a reconnu comme président élu, il sort renforcé. Comme à l’accoutumée, alors que le panel de haut niveau a été réclamé par ses soins, Laurent Gbagbo, ce n’est pas une surprise, a catégoriquement rejeté cette nouvelle reconnaissance. Il est de plus en plus isolé.
Une autre voix vient de se faire entendre, celle du secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, qui a appelé ce dimanche, le Conseil de sécurité de l`ONU à « prendre ses responsabilités » en Côte d’Ivoire pour faire partir le président sortant Laurent Gbagbo et installer au pouvoir son rival Alassane Ouattara.« Je demande que le Conseil de sécurité prennent ses responsabilités pourque force reste à la légalité internationale et à la loi nationale qui a élu Alassane Ouattara ».
Quant à Abobo, il pleure ses morts. L’offensive du désespoir des FDS aurait fait 10 morts. « Tout ça pour ça ? » demande une personnalité proche du président élu, étonnée du déploiement massif et disproportionné contre « des civils », a-t-il poursuivi. Toujours des morts pour rien. Sur le terrain militaire, à l’ouest du pays, une 4e localité vient de tomber dans l’escarcelle des partisans d’Alassane Dramane Ouatarra. A Abidjan, Laurent Gbagbo a envoyé des hommes en armes perquisitionner le siège du journal pro-Ouatarra, Nors-Sud, pour chercher s’il y a sur place des armes. Une fébrilité de plus en plus grande…
Si la ville de Bloléquin vers laquelle avancent les troupes pro-Ouatarra, à une dizaine de kilomètres de Doké où sont encore postées les forces pro-Gbagbo en recul constant tombe, ceci ouvrirait un accès au centre-ouest et au port de San Pedro (sud-ouest), le plus grand port d’exportation de cacao au monde. Pour qui sonnera alors le glas ? Laurent Gbagbo est dans une impasse et des rumeurs annoncent que des officiers généraux commencent à le lâcher et, le chef d’état-major des armées depuis 2004, le général Philippe Mangou, ne serait plus l’homme de confiance du président sortant. Il a pratiquement disparu de la circulation. Alors, qui est entrain de trahir Gbagbo ? Est-ce un retour vers la légalité ?