Cons mis en demeure

Publié le 14 mars 2011 par Alainduneuftrois

Il y a des choses qui ont une capacité à m’énerver, tout particulièrement dans le cadre d’Assas. Oui, je me doute bien qu’il s’agit là d’un disque qui a été joué et rejoué un peu trop de fois ici et qu’il n’est pas inconcevable que cela commence à peser et ennuyer. Toujours est-il qu’il y a quelque chose que je trouve inadmissible et honteux dans le comportement d’une *grande* partie des étudiants (je pèse mes mots et parle en connaissance de cause) qui est de penser pouvoir ridiculiser ou faire culpabiliser des camarades d’études pour leurs opinions politiques personnelles.
La critique, peu importe le sujet auquel elle se rapporte, ne devrait être faite par une personne que si celle ci possède une culture et une érudition certaine qui lui en donnerait le droit. Or du haut de nos vingtaines d’années, il me semble peu probable voire impossible de pouvoir prétendre à une telle maîtrise tout particulièrement quand le sujet en question est celui de la politique nationale.
Or c’est le constat assez désolant qui peut être fait dans ce que nous aimons tous (moi inclut) appeler « La première université de Droit de France».
Le Droit, comme toute autre matière lettrée, n’est par nature pas une science, si tant est il que nous puissions la qualifier de tel, certaine. Mes camarades juristes me comprennent ici je l’espère: aucune thèse n’est absolue dans son raisonnement, aucune thèse n’est incontestable dans sa logique. Autant nous pouvons soutenir corps et âme qu’un problème de droit se résout par une telle solution, arguments de doctrine et jurisprudence à l’appui, autant la solution contraire peut être trouvée et démontrée de manière analogue.
Or pour ceux qui ne l’auraient pas encore tout à fait saisi, la vie politique relève du Droit.
Des sujets tels que l’économie, la sécurité intérieure, la politique sociale, le vote des lois, la vie présidentielle... Toutes orbitent autour du Droit, car sans lui elles n’existeraient pas.
Alors à ceux qui pensent détenir la science infuse, qui pensent comprendre toutes les subtilités du débat national, qui n’ont de cesse de me répéter que mes opinions et celles de ceux qui la partagent sont ridicules, que le parti auquel j’appartiens et dont je défends les valeurs n’est que risible, voué à l’échec, pitoyable voire honteux et que j’aurais mieux fait de changer de bord, à ceux qui pensent savoir le droit, qui pensent qu’ils arriveront à me faire repentir et renier mes valeurs avec la faiblesse de leurs arguments, permettez moi de vous répondre et reprendre à bon entendeur:
Je suis Socialiste dans les valeurs, j’en suis fier, je suis serein dans mes idées et si vous pensez que vos railleries et moqueries suffiront à me faire basculer vous vous méprenez gravement sur la personne à laquelle vous avez affaire.
Ce n’est pas en tentant de m’assimiler à un «bloqueur de lycée», un fainéant profitant des acquis sociaux, un défendeur des grévistes compulsifs, un ennemi et jaloux des classes aisées que vous y parviendrez, car je ne suis aucune de ces personnes, ni l’ai-je jamais été ni le serais-je.
Et avant de penser que je méprise tous ceux qui ne voient pas tout à la lumière de la Rose, je vous ferait remarquer que l’écrasante majorité de mes amis et des personnes que je fréquente est de Droite et que jamais je ne me permettrai le comportement décrit envers eux. Car un tel comportement relève et est caractéristique du mépris, de la complaisance, de la facilité, de l’ignorance totale et pour l’exprimer en termes sonnants et trébuchants d’une stupidité si profonde et abrutissante qu’elle attiserait presque de la pitié et cela vaut pour toute personne peu importe les idées qu’elle défend.
Un ami m’a dit il n’y a pas si longtemps qu’il ne se forçait pas avec les gens. Il a bien raison et je prends exemple sur lui à une nuance près: Je ne me force plus non pas avec les gens mais avec les cons. Alors avis à vous les cons.