Coïncidence de calendrier … Au moment où le monde entier a les yeux braqués sur le Japon où vient de sévir un séisme doublé d’un tsunami, un colloque prévu de longue date va se tenir le 17 mars prochain à Mayotte, nouveau département français dans l’océan indien.
Ces scientifiques viennent des universités Paris 1, de Strasbourg, de Montpellier 3 et de différents laboratoires de recherche. Ils comptent dans leurs rangs des spécialistes de la recherche historique chargés d'identifier les risques du passé à travers les archives départementales et les archives sédimentaires.
"On va essayer d' identifier des dépôts des tsunamis anciens pour essayer de voir quels étaient leurs effets sur Mayotte et jusqu'à quelle altitude ils sont montés. Il est indispensable de comprendre les impacts des tsunamis dans le passé pour avoir une idée plus précise de ce qui peut arriver dans l'avenir", explique Alexandre SAHAL, chargé de recherches sur le risque tsunami au laboratoire de géographie et physique de Meudon (Université Paris 1). Autres articles avec des tags similaires
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"Une partie de ce village est sous les eaux. Selon certains témoignages, la mer est montée subitement et a dévasté ce village. La manière dont étaient posées les marmites en poterie retrouvées sur ces vestiges fait penser que les habitants avaient dû abandonner leur village dans la précipitation, déclare Saïd Hachim Saïd".
L'objectif est de mettre au point des systèmes d'évacuation des habitants par toutes les techniques disponibles et de limiter les catastrophes.
Saïd Hachim Saïd travaille particulièrement sur la conception d'un atlas des risques naturels à Mayotte.
"Il s'agira avec cet atlas de faire le point sur la vulnérabilité et les indicateurs de vulnérabilité. Il ne sera pas seulement question d'expliquer les phénomènes. Il faudra, entre autre, être capable de donner des réponses sur les plans d' évacuation des habitants précise-t il".
Alexandre Sahal ajoute que cet atlas tiendra également compte des indicateurs socio-économiques. Beaucoup d'habitants de Mayotte vivent en bordure de mer. En cas de tsunami, les gens les plus démunis et dépourvus de voiture et autres moyens de locomotion auront du mal à s'échapper.
"Parmi les visites de terrain que nous avons effectuées depuis notre arrivée, nous avons observé notamment dans la mangrove de Dembeni au sud de l’ île, des habitats informels et illégaux où vivent dans une situation économique très précaire des populations non recensées, des immigrés clandestins. On doit en prendre compte dans l' évaluation des dangers et dans les mesures d'évacuation, explique Alexandre Sahal."
La finalité du programme PREPARETOI est la prévention du risque tsunami par la mobilisation de tous les maillons de la chaîne de gestion des crises. Cette prévention passe par le renforcement des capacités des réponses des institutions, la coordination des acteurs de la gestion des crises (sécurité civile, météo France, les maires des communes).
Elle consiste aussi à impliquer la population en l'informant sur les zones refuges où elles peuvent se mettre en sécurité.
Emmanuel Tusevo-Diasamvu, le 15/03/2011