Magazine Journal intime

La minute blonde : ca(tastro)cophonie

Publié le 30 janvier 2008 par Anaïs Valente
radio
Ô surprise ce mardi soir.  Et de taille.
Voulant immortaliser sur cassette l’interview de moi qui passe dans quelques instants sur la radio au dauphin bleu (comment, vous l’ignoriez, que j’allais vivre quelques minutes de gloire intersidérale en presque direct live ?  Tant mieux, c’est le but, pourquoi croyez-vous que je ne l’ai pas annoncé à grand renfort de « je me la pète grave », hein ? Ben pour vous éviter d’entendre ma voix de poule sur antenne tiens), donc pour immortaliser ça et en faire profiter mes collègues chéries que j’aime, je farfouille dans des vieilles cassettes qui squattent mes tiroirs depuis plus d’une décennie.  J’en dégotte une qui m’a l’air de ne pas trop dater de Mathusalem et en voulant la rembobiner (quatre essais pour écrire ce mot : rebobinner, rebobiner, rembobinner et enfin rembobiner, diantre je deviens analphabète ma bonne Dame) pour écouter ce qu’elle contient comme enregistrement, des fois que j’y découvrirais des succès d’antan que je voudrais garder pour les siècles des siècles, je découvre une autre cassette qui hiberne dans l’habitacle de ma chaîne hi-fi, sur laquelle est inscrit un prénom.  Masculin.  D’un ex.
Un ex !
Et je me souviens.  Que j’ai enregistré un bout d’émission à laquelle il participait, pour entendre sa belle voix.  Et que je ne l’ai pas réécoutée, la laissant dormir à sa place, des mois durant, des années durant.  A l’ère du CD et du MP3, faut dire que je fais peu usage de mes cassettes audio (d’ailleurs, savez-vous tous qu’il fut un temps où existaient les cassettes audio, que l’on utilisait dans un walkman ?)
Ensuite, j’écoute l’autre cassette, et j’ai la surprise d’entendre le journal de la BBC, qui me raconte :
« tut tut tut tut tut tut, tuuuut it’s eighteen hours continental time, BBC world service, the news red by Tamara Carlton ... » (je vous épargne la retranscription des 45 minutes de news plus très fraîches).
Une cassette qui date donc de l’époque de mes études, en préparation de mon oral d’anglais.  C’est dire si ça fait un bail emphytéotique.  Voilà le supplice qu’on nous infligeait à l’époque, enregistrer des dizaines de minutes en langue anglaise, les écouter, les disséquer, les comprendre, les maîtriser, les résumer et les commenter.  Moi qui n’étais déjà pas fan d’actualité à l’époque, vous zimaginez aisément mon état... Au moins étais-je informée de ce qui se passait dans le monde... à l’époque seulement.
Réécoutant donc cette cassette pour la première fois depuis un kilo d’années, je suis surprise de me souvenir des phrases, des intonations, des expressions typiquement anglaises.  Comme si je l’avais écoutée la veille.  Normal sans doute, puisque j’ai dû l’écouter au bas mot 300 fois, voire 600 pour certains passages pleins de borborygmes incompréhensibles pour la francophone que je suis et je resterai.
Jolie plongée dans mes souvenirs, tout ça pour une émission sur la radio au dauphin... qui commence d’ailleurs, faut que je vous quitte…
Quelques dizaines de minutes plus tard…
Voilà, je suis parviendue à enregistrer les précieuses minutes dont question ci-avant. Et ce ne fut pas une mince affaire.  Ma microchaîne refusait systématiquement d’enregistrer.  Me vlà donc partie dans les méandres de mon brol à la recherche d’un autre appareil.  Faut dire que les appareils hi-fi, chez moi, c’est comme les magnétoscopes, les bottes et les écharpes Strelli, plus j’en ai, mieux je me porte.  J’ai donc tout un tas d’appareils disséminés un peu partout, dont certains en panne (mais j’ai d’énormes difficultés à m’en séparer, c’est grave Docteur, je l’affirme !) et certains où le lecteur CD est en rade.  C’est fragile un lecteur CD.  Je retrouve donc un vieux truc poussiéreux en chômage depuis deux ans mais doté d’un lecteur cassette (ce qui devient rare), j’y insère la cassette et patatras, ça n’enregistre todi nin comme on dit ici.  Sacrebleu, je suis au bord de la crise d’hystérie de nerfs d’apoplexie.  Soudain (éclair de lucidité), je repense à mon jeune temps, un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, un temps oùsque j’enregistrais souvent des chansons à la radio (et même parfois juste la voix du présentateur dont j’étais raide dingue mais c’est une autre histoire dont je vous parlerai ultérieurement, ce billet est déjà vachement long), un temps oùsque je coupais la languette pour pas effacer par mégarde mes cassettes.  Bingo.  La languette.  Elle est coupée.  Viiiiiiite du scotch, viiiiiiiiiiite un essai, yeeeees ça marche, viiiiiiiiiiite enregistrer, viiiiiiiiiiite écouter.
Tout ça pour ça. Tout ça pour deux minutes à la radio, trois phrases dites par bibi, dont on ne comprend que dalle tellement je parle vite et dans un téléphone datant lui aussi de Mathusalem.  Je bafouille, je gargouille, je bredouille.  Même moi j’ai pas compris ce que je disais, c’est dire si c’est grave, alors que ce sont des choses que j’ai dites, ma bonne Dame.  Heureusement, Estelle Toscanucci est là pour relever la barre, parler d’une voix intelligible et claire et donner l’adresse de mon petit blog.  Par contre, mon nom ça se prononce avec l’accent, donc Valèèèèèèntéééééé (et non Valente, qui rime avec Pineau des Charentes).  Merci Estelle, j’étais bien nulle, mais vous étiez super, ça relève le niveau.  Dieu que j’ai bien fait de ne pas aller chez Delarue.
Un coach vocal parmi vous ?

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