La question sociale et personnelle... posée à l'Eglise

Publié le 13 mars 2011 par Perceval

Avec le seul critère du «  souci de l’autre », l’évolution sociale de notre société, ne peut qu’inquiéter la femme ou l’homme qu’une vision opportunisme de l’existence ne peut satisfaire …

Le libéralisme actuel suffit à rendre incertain l’avenir de la plupart d’entre nous. Les inégalités sociales s’aggravent, et le ‘système’ économique international n’apporte pas de réponse aux drames de la subsistance, du sous-développement …

Comme chrétien, j’ai accès à la pensée de la doctrine sociale de l'Église, et je trouverais cohérent que les perspectives de cette pensée puisse - présenter un grand intérêt, et - m'aider …

Cette doctrine, sans doute, ne se présente pas comme un ' juste milieu ' entre capitalisme et socialisme ( il serait nécessaire de définir ces mots …). Il ne doit pas s’agir d’un libéralisme modéré …

L’Eglise - après avoir fait cause commune avec les pouvoirs – s’est montrée totalement réactionnaire dans sa majorité de ses élites. Heureusement, depuis, cent vingt ans, un engagement institutionnel ( encycliques ) n’a pu supporter la contradiction ‘ morale ‘ : Rerum novarum, sur la condition ouvrière, 1891.  Quadragesimo anno, sur la reconstruction de l'ordre social, 1931.  Non abbiamo bisogno, condamnation du totalitarisme étatique apparu en Italie, 1931.  Mit brennender sorge, condamnation du nazisme, 1937.  Divini Redemptoris, condamnation du communisme, 1937.  Mater et Magistra, sur le christianisme et le progrès social, 1961.  Gaudium et spes, sur l'Église dans le monde de ce temps, 1965.  Populorum progressio, sur le développement des peuples, de tout l'homme et de tous les hommes, 1967.  Laborem exercens, pour la justice dans les milieux du travail, 1981.  Centesimus annus, pour le centième anniversaire de Rerum novarum, 1991.

Que dit-elle ?

- L’Eglise dit non aux excès et dérives des systèmes économiques et au totalitarisme de certaines constructions politiques, aux inégalités et phénomènes de domination, aux stratégies d'écrasement et d'exclusion, aux pratiques consuméristes, égoïstes et hyperindividualistes - et aux matérialismes en général.

Que propose t-elle ?

-   un modèle fondé sur le marché encadré, régulé, civilisé, informé, responsabilisé ; de nouvelles relations de travail bâties sur la dignité humaine et la participation ; des relations économiques internationales visant au développement intégral des peuples.

-   Un système économique à visage humain et à échelle humaine, qui remet la consommation à sa vraie place - loin des excès du consumérisme.

-   Un système qui sauvegarde les missions du service public et sauve l'essentiel de l'État-Providence.

-   La mise en œuvre d’une vision chrétienne de l'entreprise, tant en ce qui concerne la stratégie des ressources humaines qu'en ce qui touche à la recherche de solutions aux conflits sociaux …

-   La maîtrise de la mondialisation, - réguler la financiarisation de l'économie, - aller vers un développement international intégral. Ce qui signifie : commerce réalisé en équité, remise des dettes aux pays les plus pauvres, solidarité internationale et refondation du concept de développement.

Aujourd'hui, cela n'est pas encore suffisant. Il y aurait une question préalable, et  - elle questionne l’éthique .

En effet, nous rencontrons des problèmes nouveaux aux conséquences imprévisibles, sur lesquels le consensus n'existe pas, ni scientifique ni déontologique.

...

En effet le chrétien se confronte, dans ses insuffisances, aux implications du deuxième commandement laissé par Jésus à ses disciples. Il s'agit de l'amour du prochain dans toutes ses dimensions, et cela ne touche pas que la dimension économique de l'humain ( comme nous venons de le signaler ...)... mais aussi:

-   le respect de la création et du respect des créatures : il y a là toute une dynamique que l'Eglise intègre avec retard... Bien sûr, il faut se défier des excès de la société médiatique. Mais il faut - et ce n'est pas dans les habitudes "cathos" - s'ouvrir et participer au débat intellectuel, ne pas craindre d'avoir recours à la psychologie et à la psychanalyse...( par exemple ), s'ouvrir au pluralisme ...

-   la coopération entre hommes et femmes, dans une diversité, une complémentarité et une égalité. L'Eglise doit intégrer sa dimension "féminine" aujourd'hui réclamée.