En ces temps troublés où n’importe quel péquenaud s’improvise ingénieur en sureté nucléaire, je refuse de tomber dans la facilité en exprimant toute ma compassion via ce blog au peuple japonais, qui s’en fout, bien trop occupé qu’il est à pleurer ses morts et à avoir peur pour ses enfants.
Ma compassion et mon inquiétude, qui sont grandes, je les garde pour moi.
D’autant que j’ai d’autres questions, plus terre à terre, mais tout aussi prégnantes.
Vais-je trouver une paire d’après-ski à la bonne taille pour grand Schtroumpf pour nos vacances au ski, à un prix correct rapport à l’utilisation faite de ces engins? Il me reste 3 jours. Le chrono est lancé, je suis hyper motivée, j’écume les petits annonces.
Comme tu vois, ma vie est passionnante.
Ah si. Juste un truc.
Comme à chaque fois que je termine un roman de John Irving, j’ai décidé d’écrire (ou plutôt, de finir d’écrire) le mien. Ses romans ont ce don particulier chez moi, c’est incompréhensible, ils m’insufflent l’assurance nécessaire et le désir d’écrire. Généralement, ça ne dure pas, ceci dit. Il me faudrait des piqures de rappel.
J’ai trouvé, enfin, ce qui me dérangeait dans mon scénario, ce qui n’allait pas. J’ai changé un pan de l’histoire, oh, trois fois rien, juste tout le personnage principal.
Ce qui me laisse à reconstruire la moitié des chapitres.
Ca tombe bien, en même temps, je n’avais finalisé que les quatre premiers. Dont deux vont pouvoir aller directement à la poubelle, du coup.
Pourquoi je vous parle de tout ça ? Je crois que c’est un moyen de me mettre devant le fait accompli. De me forcer à avancer sur ce projet, qui me tient à coeur et pour lequel je suis morte de trouille, persuadée de ne jamais trouver un éditeur qui pourrait être intéressé par ce que j’ai à raconter. Et sachant que, si c’était le cas, ce serait très difficile à accepter, car je mets bien plus de moi là-dedans que dans n’importe quoi d’autre.
Je vous parle de tout ça, parce que je manque, chroniquement, de courage. Et de persévérance.
Je vous parle de tout ça, parce que, malgré tout, il devient de plus en plus clair pour moi que j'ai un besoin vital d'écrire, de poser des mots sur des émotions, pour les garder vivantes.
Je vous parle de tout ça, parce que, chers petits clous, vos oreilles attentives et bienveillantes m'ont, sans aucun doute, encouragée sur cette voie, sans que vous le sachiez (ou plus exactement, vos yeux, mais vous saisissez l'idée générale).
A bientôt mes petits clous!