(7) L'évangile selon saint Matthieu

Publié le 16 mars 2011 par Luisagallerini

Comme je m'y attendais, je ne parvins pas à fermer l'œil de la nuit. L'évangile selon saint Matthieu, rédigé en araméen ou en grec, remontait aux alentours de l'an 80, l'apôtre étant mort en 61. De son vivant, avant de partir à l'étranger, Matthieu aurait publié en Palestine, en hébreu ou en araméen, une ébauche d'évangile regroupant des discours et sentences. En terme de chronologie, cela semblait concorder avec la datation du papyrus. En revanche, ce dernier était rédigé en copte, ce qui signifiait qu'il s'agissait a priori de la traduction d'un écrit antérieur. Le rédacteur du texte copte n'était sans doute pas saint Matthieu lui-même, mais un scribe.


J'appris que saint Matthieu, fils d'Alphée, était né en Galilée sous le nom de Lévi. De formation grecque, il était devenu publicain. À Capharnaüm, il avait exercé l'impopulaire profession de receveur des tributs pour les romains. Un jour, Jésus avait croisé son chemin. Dans l'évangile selon saint Luc, je trouvai ces lignes :

Après cela il sortit, et il vit un péager nommé Lévi, assis au lieu du péage, et il lui dit : Suis-moi.
Lequel abandonnant tout, se leva, et le suivit.

Sous le nom de Matthieu, il était devenu l'un de ses apôtres. Après la crucifixion du messie, selon la tradition orale reprise par Socrate et Rufin, il s'était rendu en Égypte, puis dans la capitale de l'Éthiopie, Naddaver, où il avait été assassiné. Son corps, conservé jusqu'en 956 dans la ville de son martyre, avait ensuite été transféré à Salerne près de Naples où il était resté caché plus de cent ans. Sous le pontificat de Grégoire VII, le caveau secret avait été découvert et le corps, fractionné en reliques.

J'inspectai à nouveau le masque funéraire à la recherche d'indices supplémentaires. Dans le cadre où se trouvait le nom de Matthieu, je remarquai en travers des quatre coins intérieurs, un groupe de signes repris à l'identique. J'appliquai avec précaution une solution pour isoler l'encre et faire apparaître les motifs. Je patientai une courte minute, puis épongeai le surplus qui n'avait pas séché. Des caractères, qui semblaient être des lettres hébraïques, apparurent : לוי.

Quel est donc le sens de cette inscription en hébreu?