Trouver des fleurs femelles était facile. Il suffit de repérer un beau fruit rouge et sur les cladodes alentour il y a toutes les fleurs femelles qu'on veut. Pour les mâles ce n'est pas si simple. Certes il y a des fruits toute l'année mais à cette époque, après la grosse consommation hivernale, il y en reste très peu et un pied sans fruits n'est pas obligatoirement un pied mâle. De plus les fleurs sont tellement minuscules qu'il est impossible de les reconnaître à l'œil nu ou même à travers le grossissement de l'objectif. La certitude ne se fait qu'à la vue des photos sur l'ordinateur.
Ces fleurs mâles ressemblent énormément aux fleurs femelles.
Le pédoncule est un peu plus court. Calice et corolle sont identiques : 3 grands sépales, 3 pétales plus petits. Tout est par trois parce que c'est une monocotylédone. La particularité de la fleur mâle est que sépales et surtout pétales protègent longtemps les étamines. Regardez sur la deuxième photo, on devine que les étamines sont déjà bien formées et on voit du pollen qui s'échappe. Pourtant calice et corolle sont encore refermés sur le cœur.
Pour les étamines, au nombre de 3 bien sûr, elles arrivent par leurs filets à imiter un ovaire. Ces filets sont en effet très larges, violets et soudés en tube. L'ensemble est à peine moins globuleux qu'un ovaire et on voit le sillon entre les filets. Les anthères sont jaunes. On a 6 sacs polliniques écartés. C'est ce stade sur une fleur suffisamment ouverte pour voir les 6 loges polliniques qui est le plus difficile à voir :
Les sacs polliniques s'ouvrent :
et se vident :
Voici des photos où on voit bien les limites entre les filets :