Le sélectionneur national français Laurent BLANC vient donc de décider de rappeler les derniers joueurs de l’équipe de France qui avait tant fait honte au drapeau français durant la Coupe du Monde en Afrique du Sud. Et les deux sélectionnés ne sont pas des moindres. Patrice EVRA, capitaine au moment des faits ; et le très fort en gueule Franck RIBERY. Pourtant sa ministre de tutelle le lui avait déconseillé une telle sélection il y a plusieurs semaines. Mais Laurent BLANC est passé outre. Après tout, on comprend que ce n’est pas à un ministre de faire la composition d’une équipe de football : nous ne sommes pas chez les Soviets. Pressé par le forfait de l’actuel titulaire au poste « arrière-gauche » et par l’obligation de remporter les matchs restants pour assurer la qualification de l’équipe ; on peut dire que le Sélectionneur a rempli son rôle. Il eut fallu que la Fédération Française de Football décide de l’exclusion définitive de ces joueurs pour empêcher leur sélection. Par ailleurs, ces deux joueurs ont été condamnés à plusieurs matchs de suspension et ils ont effectués leur peine en intégralité.
Sur des plans politique, juridique et strictement footballistique donc : rien à déclarer… Mais alors pourquoi ce malaise ?
Ce qui est par contre très regrettable, c’est que même Laurent BLANC refuse de tenir compte de « la moralité » de toute cette histoire. Pourtant cette dimension est très présente chez tous les amoureux du sport. Après le fiasco de l’été dernier, on avait tous le plaisir de voir de nouveaux joueurs, certes moins expérimentés et peut-être moins talentueux que leurs aînés, porter avec fierté le maillot national. Chacune de leur victoire représentait bien une victoire sportive, avec tout ce que le sport peut véhiculer comme valeurs (se surpasser, le fair-play, le refus de la victoire si elle est entachée de quelque déshonneur, l’exemplarité,…). Ce sont ces valeurs que de nombreux parents aiment inculquer à leurs enfants en les poussant sur les terrains ou dans les salles de sport. Avec la décision d’aujourd’hui, ces belles valeurs semblent être mises de côté, au profit d’une logique purement technique.
Le fan inconditionnel de Manchester United que je suis garde pourtant de l’estime pour Patrice EVRA. Mais en tant que Capitaine de l’équipe des Bleus à la dérive, il doit assumer toutes les conséquences des actes des joueurs qu’il dirigeait, surtout que depuis lors il n’a pas trouvé les mots ni les gestes pour faire amende honorable. Pour le RIBERY non plus, en refusant tout contact avec les médias français, n’a pas encore fait ce qu’il faut pour qu’on lui donne sa seconde chance. Tout ceci démontre un manque de maturité qui, additionné à leurs méfaits, ne plaidait pas pour leur retour en bleu. On en viendrait presque à souhaiter qu’ils fassent une telle mauvaise prestation que la décision de ne plus jouer vienne d’eux-mêmes.
Il faudrait qu’ils comprennent que le Sport tire toutes ses lettres de noblesse quand l’effort fourni est porté par des valeurs saines. Très loin de ce que les deux mutins, aujourd’hui réintégrés, nous avaient démontré l’année dernière !