En vie

Publié le 17 septembre 2009 par Brunobelbezier
Il existe dans l’univers, des mouvements d’une puissance inouïe, mais totalement imperceptibles à l’œil nu. On peut les mesurer, à travers le temps en prenant des mesures à intervalles réguliers. Impossible d’arrêter ces mouvements ou de les empêcher. Mais il est tout aussi inimaginable de tenter de les nier ou de les ignorer. Qu’on pense aux mouvements glaciaires, aux marées, à la rotation des planètes ou aux changements saisonniers.
C’est ce qui se passe en moi, en ce moment. Je sens un changement d’état, graduel, très lent, mais profond. Absolument invisible à quiconque se poserait en observateur. Un embryon d’énergie différente qui commence à palpiter discrètement. À rayonner timidement.
Depuis quelques temps, je ne traverse plus seulement les journées mécaniquement, parce qu’il le faut, comme une automate bien rôdée. Je me surprends à avoir du plaisir dans ce que je fais. Plus encore, je me redécouvre l’envie de refaire des choses qui me plaisent.
De là à passer à l’action, il reste quelques étapes. Pas de quoi s’exciter le poil des jambes encore.
Mais plus important que tout, l’envie renaît.
Et quand on vit depuis quelques années dans une espèce de léthargie insensibilisée, où on ne souhaite rien, où on n’espère plus rien ; une parodie édulcorée de vie, sans saveur et sans couleur ; ce germe d’envie qui pointe timidement le bout de son nez, c’est littéralement revenir à la vie.
Je ne pensais pas revoir à nouveau un jour se lever et avoir envie de le vivre pleinement. L’espérer et le célébrer plutôt que de le subir comme une sentence à vie aux travaux forcés.
Alors même tout timide, même tout fragile encore, ce mouvement intérieur, je le célèbre pleinement. Et je retiens mon souffle un peu, quand même, de peur de la souffler aussitôt, cette petite flamme de vie fragile.