Gabriel et moi rentrons doucement à la maison en fin de journée. On marche en bavardant de tout et de rien.
Sur notre chemin, on croise une jeune maman qui fait prendre un peu l’air à ses deux marmots. Une fillette d’environ deux ans et demie ou trois ans. Et un tout petit garçon d’environ un an.
Vous savez, les tout petits, quand ils commencent tout juste à marcher, que leur démarche est encore raide et incertaine. Que quand on les habille, entre le manteau d’hiver et les bottes, on entraperçoit à peine deux centimètres de jambes entre les deux. On dirait presque un manteau d’hiver qui se balade tout seul.
Je les trouve totalement craquants à cet âge! Et ils me font toujours sourire.
On les aperçoit donc, Gabriel et moi, plus loin sur le trottoir. On va les croiser. Et je donne plusieurs conseils à mon petit protégé : laisse les passer, ils sont plus petits que toi, fais bien attention de ne pas les bousculer, et patati et patata. Et du même souffle, je plaisante et le taquine un peu en lui disant que c’est bien mignon les tout petits comme ça et que je voudrais bien qu’il redevienne aussi petit.
Il se tourne vers moi, l’air passablement exaspéré et pousse un grand soupir. Puis, le plus sérieusement du monde, il me dit : « Bin tu sais quoi maman? Il va falloir que tu te fasses un autre bébé, parce que moi, je vais continuer de grandir et d’aller à l’école, tout ça. »
Woups!
J’ai passé une bonne partie des dernières années à avoir hâte qu’ils grandissent et que ça devienne plus facile. Maintenant, je réalise qu’ils ont bien grandi et bien vieilli et il me semble tout à coup que ça va trop vite! Je voyais encore mon fiston comme un tout petit, mais il ne l’est plus. Plus du tout. C’est un magnifique jeune garçon. Fort. Déterminé. Plein d’humour. Mais ce n’est certainement plus un bébé