Mercredi – Boulot. Dès mon arrivée, mon directeur m’informe qu’il veut me rencontrer en compagnie de notre responsable des ressources humaines. Ouin….bel accueil! Qu’est-ce qu’ils pourraient bien me vouloir, outre me mettre dehors? La dite rencontre devait avoir lieu une quinzaine de minutes plus tard. C’est finalement à 15h30 qu’elle se déroulera. Je vous laisse deviner quel genre de journée j’ai passé! Finalement, ça n’avait rien à voir. Toute soulagée que j’étais, je descends dehors pour griller une cigarette. Je rate la première marche….et descends jusqu’au pallier suivant cul par-dessus tête. Je me suis méchamment tordue une cheville dans l’aventure.
Comment je vais pouvoir rentrer, éclopée comme ça? Mais surtout, comment je vais pouvoir passer chercher mon p’tit Bichou? Heureusement, ma grande fille, armée de sa nouvelle voiture passera chercher et le Bichou, et sa maman. Et ne me demandez pas ce qui se passe chez moi après 18h…..moi en tk, à cette heure là, je pique du nez et je n'ai plus conscience de rien!
Ce matin…le papa s’écrapoutit de sommeil en plein dans la course à la préparation du matin, juste après avoir réveillé les petits. Il a le droit, lui aussi, d’être fatigué. Bon ce n’est pas vraiment le moment idéal, mais on ne choisit pas toujours son moment hein. Je suis bien placée pour savoir ça! Et puis je ne suis quand même pas une petite fille à qui on doit tenir la main tout au long du parcours hein!
Habille Gabi, sors les vêtements de Delph. Fais déjeuner Gab, commence a préparer le lunch de Delph. Va reconduire Gab a son autobus. Reviens faire déjeuner Delph. Prépare les lunch. Ouaaaah moi aussi faut que je me prépare, un moment donné, hein!
Finalement, ma puce est partie toute seule prendre son autobus, sans lunch, en plus. On avait toutes les deux le cœur gros et la gorge serrée… Je resterai à la maison à finir les maudits lunchs et me préparer. Je laisse le lunch de ma puce sur la table de la cuisine avec une note demandant aux autres d’aller lui porter à l’école et spécifiant qu’à l’avenir, pour accomplir des miracles, je demanderais un délai de 12h s'il-vous-plaît.
Comme ma cheville est assez douloureuse, les p'tits prouttes d'à peine 2 ans me dépassent sur le trottoir. C’est dire comme je me déplace vite! J’ai quand même une petite dizaine de minutes de marche entre le métro et mon lieu de travail. Un peu long, quand même, quand chaque pas nous coûte. Je décide donc de descendre à un arrêt inhabituel. C’est un peu plus loin sur la ligne mais il y passe un autobus passe qui me conduira jusque devant le bureau.
Gniiiii! Le dit autobus ne passe que sur les heures de pointe et quand je sors de la station de métro, le dernier était précisément en train de quitter.
Bon bah….finalement, il aurait mieux valu descendre à ma station habituelle hein! Je devrai marcher jusqu’au bureau. Les trottoirs sont enneigés. Les gens, franchement désagréables. J’sais pas mais moi, si je croise quelqu’un qui me semble avoir du mal à marcher, si c’est dans le metro, je cède de bonne grâce ma place assise. Si c’est sur le trottoir, je cède le passage. Je commence à penser plus ou moins sérieusement que ma mère doit m’avoir éduquée à penser un peu trop aux autres qui existent autour de moi.
En traversant René-Levesque, le feu de circulation passe au orange avant que j’ai pu traverser la seconde voie. Je suis coincée sur le terre-plein du centre jusqu’au prochain feu vert. C’est une belle journée pour ça hein. Splash par derrière, splash par devant! Grrrrr!
Et là, le comble….je pensais recharger ma carte à puce pour le retour de ce soir…mais oh, surprise, mon compte de banque est dans le négatif. Donc, plus de billets, pas un sous en poche, et quelqu’un pour Gabriel de 3 à 4 exclusivement alors que moi, j e finis à 5h….et Delphine qui rentre aussi à 5h…
Raaaaaaaaaaaaaaaaaahhh!!!!
Non!!!!
Stop! Stop! Stop! Stop! Stop! Stop! Stop! Stop! Et stop!
Je freine drette là et des 4 pattes à part ca!
C’est précisément cette vie de fous là qui m’a jetée complètement à terre! Et plus d'un an plus tard, je m'épuise juste à y repenser. Je ne veux plus de cette vie là! Une vie où tous les petits gestes anodins du quotidien deviennent un combat insurmontable et sans fin. Une vie où on court, on court à perdre complètement haleine sans jamais arriver nulle part, ni à rien! Sauf , en retard, partout! Une vie où on passe tout notre temps à essayer de se séparer en 10 parce qu’il faut être à 5h à 3 ou 4 places différentes. Une vie où il faut choisir sans cesse la priorité entre enfants et travail. Entre la pinte de lait ou le billet de métro.
C’est pas vrai que je vais recommencer ça! Pas vrai!
Je vous en passe un papier!