Celui qui ventile la pleurétique / Celle qui ne manque pas d’airbus / ceux qui aèrent les soupentes avant l’arrivées des coureuses slovènes / Celui qui s’amuse même des manies du consul général / Celle qui masse la bulbe du lanceur d’idées / Ceux qui se lèvent tôt pour mater les accidents dus à la pluie givrante / Celui qui navigue à vue dans le sous-texte abscons / Celle qui dissimule ses arrière-pensées au devin d’avant-garde / Ceux qui ramassent leurs miettes de mémoire / Celui qui s’est chopé une crève dans le fjord mal chauffé / Celle qui drague le pope aux ongles en deuil / Ceux qui se font un Relaxing Massage sur la chaise électrique / Celui qui fuit le navire par crainte des rats / Celle qui s’identifie complètement au lapin de Beatrix Potter tout en se proposant de soutenir François Hollande /Ceux qui assimilent les menées de la politique cantonale à des changements de caleçons / Celui qui en revient aux fondamentaux de la convivialité dans les lieux d’aisance/ Celle qui endure la fureur de l’Américain très lancé ce matin contre le fucking breakfast du fucking palace dont la vue donne sur la fucking Acropole toujours en fucking travaux / Ceux que leur pognon rend carrément impolis / Celui qui fait l’aumône à la mendiante aveugle de la place Omonia / Celle qui conservera l’euro grec à cause de la petite chouette votive / Ceux qui n’entendent pas bien les explanations de la guide texane que parasitent le discours de la guide bretonne et les spiegazioni de la guide florentine / Celui qui nous fait un arrêt cardiaque dans l’Airbus A320 qui poursuit son vol comme si de rien n’était / Celle qui lit Crash en Business Class / Ceux qui reprochent à Sarko de faire quelque chose après lui avoir reproché de ne rien faire mais l’humanité est comme ça et tu peux rien y faire sauf en faisant quelque chose mais tu sais pas quoi mon frère / Celui qui se replonge dans le Bratislava de François Nourissier avant de se pointer là-bas / Celle qui ne saurait même pas pointer Presov sur une carte alors qu’on l’y attend pour régler des affaires poétiques courantes / Ceux qui sont toujours prêts à repartir comme en quarante ce qui est façon de parler puisque en quarante leurs parents n’étaient pas nés, etc.
Image : Philip Seelen