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Nuit Du Slam Rémoise

Publié le 20 mars 2011 par Vagablonde

A Reims, le slam acquiert ses lettres de noblesse

Grand corps malade a vendu un million d'exemplaires de

Le slameur préféré des Français à Reims… Pour ceux qui connaissent un peu ce milieu musical, la venue de Grand corps malade dans la cité des sacres le 23 mars n'a rien de bien surprenant. Reims est en effet depuis plusieurs années un des hauts lieux du slam.
A l'origine de cette montée en puissance : le collectif Slam tribu. Créé à Reims en 2005, il est composé d'artistes qui trustent depuis quelques années les titres de champion de France, participent à des compétitions mondiales et surtout font vivre leur art dans leur région. Pour cela, ils multiplient les manifestations comme les tournois, ateliers, interventions dans les festivals et récemment l'organisation du premier championnat d'Europe de l'histoire du slam. C'était en décembre dernier à Reims avec une compétition remportée par la Suissesse Lara Stoll.
Un tournoi de slam gratuit

En ce mois de mars, l'actualité est encore riche pour le collectif. Après une journée du slam à Paris et Reims hier, samedi 19 mars, il sera présent ce mercredi 23 mars à la Cartonnerie pour une série d'animations et un grand rendez-vous en soirée. Pour faire découvrir au plus grand nombre leur art de la parole et du verbe, les artistes de Slam tribu proposeront un tournoi de slam gratuit et ouvert à tous, de 18 à 20 heures dans le hall de la Cartonnerie.

Puis dès 20 heures, c'est dans la Grande salle de la Cartonnerie que se déroulera la Nuit du slam avec au programme, en première partie, la création Picabora puis en guest star Grand corps malade. Picabora est le fruit d'un dispositif initié par quatre régions (Picardie, Champagne-Ardenne, Bourgogne et Rhône-Alpes). Depuis 2007, des poètes, des écrivains, des slameurs, des membres d'ateliers d'écriture, des écoliers ou de simples amateurs de jeux linguistiques ont été invités à écrire sur dix mots pour, au final, présenter le résultat sur scène et publier un ouvrage collectif.

Grand corps malade sort cet art de l'ombre

Cette présentation sera suivie par le concert de Grand corps malade. Avec sa voix chaude et roque, son phrasé particulier, il est celui qui a sorti de l'ombre et popularisé le slam en France. Son premier album « Midi 20 » sorti en 2006 a été vendu à plus de 600.000 exemplaires et si l'on ajoute les ventes du second en 2008, « Enfant de la ville », on atteint le chiffre totalement improbable d'un million.
Depuis, celui qui s'appelle Fabien Marsaud dans le civil, n'a cessé de mettre en avant son art auprès du grand public, des jeunes. A Reims, il reprendra sans doute de larges extraits de son dernier opus, « 3ème temps », un CD encore très engagé. « Je n'essaie pas d'équilibrer mon album en mettant un peu plus d'engagement ici ou un peu plus d'autobiographie là », explique cependant Grand corps malade dans la présentation de cet album, tout en reconnaissant que « 3ème Temps » est plus ouvert que jamais sur la réalité sociale et politique. « Je ne sais pas si j'assume totalement le statut d'artiste engagé. Si j'ai toujours dit ce que j'avais envie de dire, j'essaie de constamment me rappeler pourquoi j'écris : je veux faire de la poésie à l'oral et, la poésie, c'est aussi raconter la société. Il y avait « Vu de ma fenêtre » sur le premier album, « Je viens de là » sur Enfant de la ville, mais j'aurai toujours un problème de légitimité à apparaître le poing levé. Alors, quand je fais un texte engagé, j'essaie de ne pas y aller avec de gros sabots. S'il y a quelques réflexions sur la dérive libérale dans « J'attends », c'est après un passage un peu introspectif. Mais « Éducation Nationale » est clairement engagé. »
Malgré le succès, il ne semble pas avoir changé sa méthode de travail : « J'écris très régulièrement. Un mois après la sortie d'Enfant de la ville, en mars 2008, j'ai écrit un texte, puis deux le mois suivant… L'enjeu est de ne pas écrire pour un album et, honnêtement, je crois bien y arriver. C'est exactement comme au temps du slam dans les bars : j'écris au kilomètre, selon l'humeur et le feeling du jour. Ces nouveaux textes ont donc été écrits au cours des deux dernières années, ce qui leur donne leur variété en terme d'ambiance. Mais je ne pense jamais à ce qu'il faut pour l'album, plus de textes rapides, ou graves, ou gais… »
G. A.-T.
La Nuit du slam, mercredi 23 mars avec, de 18 à 20 heures, un tournoi de slam gratuit dans le hall de la Cartonnerie. A partir de 20 heures, concert payant dans la grande salle de la Cartonnerie avec Grand Corps Malade précédé de Picabora : création slam. Renseignements et réservations au 03.26.36.72.40.

L'Union - Publié le dimanche 20 mars 2011 à 11H00

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