Après la guerre extérieure, voici la guerre intérieure.
Au terme d’un bilan gouvernemental que les plus réservés des partisans de la majorité jugeront pour le moins médiocre, et après des élections cantonales humiliantes, le fantasme de la montée du Front National tient à nouveau lieu de “programme commun”.
La “majorité” [visiblement toute relative] pourrait reconnaître, à ces résultats, que la politique menée jusque-là par un président apparemment détesté est un échec cuisant. Non. Elle pourrait, par voie de conséquence, analyser le vote de protestation de nombre de Français comme une réaction logique à cet échec et aux accumulations d’injustice criantes qui l’accompagnent. Pas davantage. Certes, les rangs de la majorité se lézardent, mais plus par panique apparemment que par discernement.
Pour les “gouvernants”, après l’ennemi extérieur, la montée des votes défavorables, ou la dégringolade des votes favorables, est due à un ennemi intérieur, toujours le même, qu’il s’agit de dénoncer. Khadafi à l’extérieur, le Front National à l’intérieur. Idéologie aidant, peu importe que l’on s’en aille ici bombarder également des civils innocents et là clouer au pilori des millions de citoyens Français que l’on accule à la révolte.
La dénonciation de l’ennemi sert dans les deux cas de paravent dérisoire, pour tenter de sauver le règne d’un mensonge permanent avec lequel les Français paraissent pourtant vouloir rompre.