Livre déniché dans un Hyper-marché. J'ai commencé à le lire en attendant de le régler à la caisse. Je l'ai lu d'une traite dans la soirée.
Pour ce recueil "L'amour est très surestimé", Brigitte Giraud a reçu la Bourse Goncourt de la nouvelle 2007.
Lu en quatrième de couverture : "Onze destins, onze nouvelles racontent la fin de l'amour. Avec une justesse et une précision douloureuse Brigitte Giraud ausculte le désir moribond, les compromis honteux, les naufrages intimes et les silences des couples en train de se perdre. Elle traque les mensonges et le deuil, l'exil intérieur, la vie qui bascule et chacune de ses phrases, chacun de ses personnages nous tend un miroir".
"la romancière autopsie avec une rare acuité la fin de la passion" LE MONDE
J'ai trouvé ce recueil très bien écrit, très fin. Bien sûr, le principal public auquel il est destiné ce sont les femmes, parce qu'elles seront plus à même de comprendre les messages véhiculés par ces nouvelles. Les hommes ne parlent pas le même langage, ne possèdent pas du tout la même sensibilité.
L'auteur est une femme, les personnages qui prennent la parole sont aussi des femmes. Cependant, ne serait-ce que par pure curiosité je conseille aux hommes d'en prendre connaissance. Non ce ne sont pas "des histoires de bonnes-femmes", j'en entends déjà certains. Ce sont des histoires de couples, que nous pouvons tous connaître, des problèmes qu'il nous est possible de rencontrer et de vivre nous humains des deux sexes. Un livre qui peut aider à réfléchir. Il pose les bonnes questions.
Un extrait : La première nouvelle "la fin de l'histoire"
"c'est la fin de l'histoire et vous ne le savez pas. Il est là, debout devant la fenêtre, et vous lui en voulez de masquer la lumière. Ce n'est pas lui que vous voyez mais le jour qu'il empêche d'entrer. Ca commence comme ça. Il est là et sa présence vous gêne. Vous ne l'attendez plus. Vous rentrez le soir et vous allumez la radio. Un baiser distrait après avoir quitté vos chaussures. Le silence tout de suite après. Vous ne savez comment c'est arrivé. Depuis combien de temps. Vous pensiez que ce ne serait pas possible. Pas lui, pas vous. Vous connaissiez les pièges, le quotidien, les courses. Il paraît que les lessives tuent l'amour. Vous n'y avez jamais cru, vous refusez de vous laisser enfermer dans pareil cliché. Et pourtant, la fumée de sa cigarette vous gêne. C'est un signe. Vous renoncez à interpréter les signes.
...
Est-ce que ça a commencé au premier jour? Est-ce vous qui avez tué votre histoire? On dit que la fin est inscrite dans le commencement. La faute à qui alors? A celui qui a dévoré l'autre? A celui qui s'est laissé dévoré?"
L'amour est très surestimé, Brigitte Giraud . J'AI LU n° 8720