Magazine Journal intime

Les chiens, c'est le mal

Publié le 31 janvier 2008 par Anaïs Valente
chiencaniche
Avec l'autorisation d'U-nicks, j'ai décidé de m'adonner à son plaisir du jeudi, savoir le « jeudi du mal », parce que je trouve le concept génial.  Moi je râle tous les jours, elle uniquement le jeudi… c’est unique… c’est U-nicks (un peu facile je sais).
Ce jeudi : les chiens, c'est le mal.
D’abord, y’a une chose que le Bon Dieu aurait dû éviter lorsqu’il a eu l’idée saugrenue d’inventer le chien (déjà là, il a fait fort, alors qu’il aurait pu se contenter du rat et du chat), c’est de créer le caniche (fort de chez fort).  Ce chien frisé hautement ridicule n’a pas lieu d’être sur cette terre, vous en conviendrez.  Ensuite, Dieu a dû inventer le raisin et par conséquent le vin, et, comme tout inventeur, tester la chose, car ensuite, non content d’avoir inventé le caniche, il a aussi inventé le caniche géant.  Le même, mais en grand.  De grandes oreilles pendouillantes et frisottées, une grande truffe pointue et narquoise, de grands yeux bovins et vides (caractéristique identique à tous les chiens, je suis d’accord), une grande petite queue ridicule et horripilante car toujours en activité.
Non, vraiment, Dieu aurait mieux fait de réfléchir avant d’inventer le caniche géant, même si cet animal, lorsque je le croise, provoque en moi des fou-rires mémorables.  Tout bien réfléchi, Dieu a peut-être créé le caniche géant pour engendrer le rire.  Ça doit être ça.
Pour couronner le tout, il a inventé, chez les maîtres des chiens, ce plaisir de les transformer en bêtes de foire.  Surtout les caniches géants.  Et que je te shampouine avec une lotion à la fleur d’oranger, et que je te mette une petite pince sur le crâne, et que je te fasse raser en laissant juste une touffe à l’extrémité de la queue et autour des pattes, et que je te mette un petit manteau écossais… Je persiste à croire que Dieu voulait nous faire rire à gorge déployée, sur ce coup là.
Puis Dieu, il aurait mieux fait de réfléchir un peu plus en créant le chien.  Il a créé le chien omnivore (en opposition au chat qui est carnivore et à qui vous ne donnerez pas des petits pois ou du riz, comme au chien, est-ce bien clair, mais que de la viande rien que de la viande ? – c’était la leçon alimentation animalière gratuite du jour).  Pourquoi Dieu ne l’a-t-il pas créé crottivore ?  Il crotte.  Il mange.  Il recrotte.  Il remange.  Adieu canisettes, adieu ramasse-crottes, adieu glissades intempestives sur diarrhées orangeâtres, adieu slalom entre les déjections.  Et adieu les mouches.  CQFD.
Enfin, Dieu il a commis une dernière bévue : il a rendu le chien bête et aimant.  Ça fait deux bévues.  Séparément, c’est supportable.  Un chien bête et indépendant, il vit sa vie de chien bête tout seul.  Un chien intelligent et pot de colle, il peut se rendre utile, cuire le repas, passer l’aspirateur, programmer le magnétoscope.  Mais le chien a été créé bête ET aimant son maître.  Qu’il attend patiemment.  Pour lui faire la fête lorsqu’il rentre.  Qu’il regarde ressortir pour aller chercher le journal avec désespoir.  Pour lui faire la fête lorsqu’il rentre.  Car le chien n’a pas la notion du temps.  Sortez dix fois en dix minutes, il vous fêtera dix fois comme si vous reveniez d’un périple de six mois à Oulan Bator.  Le chien est bête.  Et fou de son maître.  Ça peut avoir des bons côtés, je le consens, un chien ne me dirait jamais « tu as grossi » « t’as vu ce que tu me sers à bouffer ce soir ? » ou « on va promener bordel de merde j’ai pas que ça à faire ».  Mais c’est fatiguant, cette admiration permanente, cette envie de devenir l’ombre de ton ombre, l’ombre de ta main.  Fatiguant au possip’.
Mais à part cet infinitésimal avantage (pour rappel, des fois que vous l’auriez oublié, que le chien ne critique jamais son maître), y’a pas photo, les chiens, c’est le mal.  
PS : si vous allez voir « Enfin veuve », vous aurez le plaisir d’admirer, outre Michèle Laroque, un caniche géant blanc omniprésent (ça rime) et totalement… charmant (ça rime encore).
PS2 : ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, j’aime bien les chiens, enfin ceux qui puent pas de la gueule qui perdent pas leurs poils qui bavent pas qui ne veulent pas se promener qui n’ont pas le regard vide et qui mangent leurs crottes.  Et puis j’aime les lévriers.  Même s’ils puent s’ils crottent s’ils perdent leurs poils s’ils bavent s’ils aiment courir et s’ils sont bêtes.  Voilà.  
Mais les chiens, c’est le mal, je persiste et signe.
Dessins d’Ani, découvert par hasard en cherchant à illustrer ce billet.  Un régal.
chienbave

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