Divagation charcutière et néanmoins culturelle en passant par Locronan aujourd'hui. Intrigué par un ravissant cochon de bois sculpté dans l'église du petit bourg, le Breizh Kokeshi curieux s'étonne de la présence d'un tel compagnon aux pieds de la statue de Saint Antoine. Il semblerait que l'égyptien, premier ermite chrétien (vers 250/356) souvent en proie au démon symbolisé par des animaux fut représenté dès le XIIIe siècle au côté d'une bête d'abord sauvage, lion, ours, se métamorphosant plus tard en loup ou en sanglier, pour finir en cochon doté d'une clochette... Mais l'origine de cette représentation viendrait davantage de l'ordre des hospitaliers de Saint Antoine, les moines Antonins dans le dauphiné qui se consacraient aux indigents en les soignant et en leur apportant une nourriture salvatrice (avec notamment de la viande de porc qu'ils élevaient).
Un film qu'il faudrait probablement visionner, réalisé en 1979 par Jean-Louis Tacon, intitulé justement "Cochon qui s'en dédit" raconte la déshumanisation d'une exploitation porcine. "Tourné dans une Bretagne agitée (La centrale de Plogoff, je m'en souviens encore) Cochon qui s'en dédit est une tragédie moderne, le récit d'un échec qui, paradoxalement, va trouver une fin heureuse. Maxime est un jeune agriculteur qui se lance dans l'élevage industriel de porcs. Hors sol, c'est à dire sans que les futurs jambons ne sortent jamais d'un abominable bâtiment de béton et de métal. On peut parler de dé-cochonisation de l'animal qui va aller de pair avec la déshumanisation de l'homme qui les élève."
à méditer... et retrouver sur le site KINOK.com
Décidément le cochon inspire les hommes et les poursuit à travers les mythes. Les marins d'Ulysse seront bien transformés en une bande de porcs par Circé la magicienne au chant X de l'Odyssée.