La Bibliothèque National de France réalisera une exposition monographique du peintre et photographe nord américain Richard Prince, du 29 mars au 26 juin. L’exposition “Richard Prince An American Prayer” fait référence au livre de poèmes de Jim Morrison, qui représente la culture hippie d’avant-garde des années 70 et qui fut mis en musique par The Doors en 1978.
Richard Prince est né en 1949 dans la zone du Canal de Panama administré par les américains. Exposant du courant appropriation art, qui se développe dans la scène artistique du début des années quatre vingt et qui cherche à surmonter les limites imposés par l’insuffisance théorique de fin de la modernité favorisant un retour à la peinture et en particulier à l’image et sa puissance narrative. Il est connu pour créer des œuvres à partir d’images publicitaires qu’il transforme pour leurs donner un sens.
Prince commença en travaillant des collages photographiques en 1975, où il re-photographiait des images obtenues dans un même lieu à différent moments. Son œuvre de re-photographie “Untitled Cowboy” fut vendu pour un million de dollars dans une enchère de Christie’s en 2005.
L’utilisation d’images publicitaires ou de photographies de magazines lui ont apporté plus d’un problème. En 1977 il crée une œuvre à partir d’images publiées dans le journal New York Times, provoquant une controverse dans le monde de l’art qui questionnait l’authenticité créative d’une œuvre qui a pour base des images d’un autre auteur.
Le plus grand doute sur son travail artistique fut en 1983, quand il présenta l’œuvre “Spiritual American”, faite à partir d’une photographie prise par Garry Gross de Brooke Shield, qui à tout juste dix ans posait nue debout dans une baignoire. L’œuvre, qui a aux pieds de la fille une image de sculpture féminine en position tête en bas, questionnait l’exploitation du corps féminin et l’exacerbation de la précocité sexuelle. La mère de l’actrice déposa une plainte pour voyeurisme lorsqu’elle vit cette œuvre.
Prince se submerge dans le questionnement de la classe moyenne américaine réprimée dans ses fantasmes sexuels, qui est alimentées par les stéréotypes des images de la publicité. De là sa série de “Cowboy” avec le logo de la publicité des cigarettes Marlboro, il exprime la virilité prétentieuse et tordue d’un héro sans épique. Parallèlement à cette série il créa “Girlfriends”, reflétant avec humour la misogynie du rêve américain, où la femme idéale est représenté par la jeune candide, audacieuse et provocante que la publicité vendait comme l’icône de la femme moderne idéale.
Le catalogue illustré de l’exposition publié par Gagosian Gallery en collaboration avec la Bibliothèque National de France, inclut des extraits de textes de la collection de livre de Prince, qui a construit sa bibliothèque avec des œuvres notables et des copies uniques de l’œuvre de Jack Kerouac. Il inclut aussi des essais des commissaires de l’exposition Bob Rubin et Marie Minssieux Chamonard.
Pour plus d’information :
http.//www.bnf.fr/en/cultural_events/anx_exhibitions/f.richard_prince_eng.html
Nancy Guzman