En ce temps-là, la campagne était terne et cela attristait le petit bonhomme jaune. La campagne était son amie et il aurait tant aimé la voir heureuse sous ses pas.
Un matin, alors qu'il traversait une vallée sans tons, il se mit à courir. Il courut loin, loin, loin, jusqu'à la ligne d'horizon. Là, il gonfla ses poumons et il se mit à souffler, souffler, tant qu'il put. Dans un premier temps, il ne se passa rien puis, son souffle coula tel un ruisseau dans la vallée grise qui, petit à petit, se colora de la brume jaune qui jaillissait de ses poumons.
Du jaune en quantité se déversait de ses lèvres en une multitude d'éclabousures qui, au contact du sol bleu, rebondissaient en des milliers de gouttelettes jaunes se teintant de vert, pour finalement ne plus former qu'une immensité verte.
Le petit bonhomme jaune s'essuya la bouche, le nez et des larmes de joies tombèrent sur ce tapis vert qui, imposant, se déroulait devant lui, . Pris de panique, le petit bonhomme crut avoir tout gâché mais très vite, il réalisa que sa création était parfaite : il venait de peindre la plus jolie vallée verdoyante où brillaient ça et là de merveilleux boutons d'or.