La musique de minuit (11) – par Alyette

It’s not the day that falls, it’s the night that rises…

…et avec elle, libérée du jour trop cru, trop réel, trop lourd, trop enjoué, trop vivant, enchevêtré en bataille dérangée ; l’armée des sombres.

Les sombres peines universelles, noyautées de toutes les poussières usées d’un vieil enfant enluminé d’amour, et la conscience comme un esquif roulé, s’abîme pour une nuit encore dans le noir immense.

Minuit et ses alentours incertains, ses frontières perméables, minuit ou tout aurait été possible, puisqu’hors du temps, hors des gens. Mais minuit aussi pour être entier, honnête et vrai, et minuit hélas pour bercer d’inconsolables regrets.

You’re just a ghost in the futur that we’ve lost.

Minuit comme un adieu infini.

Tant qu’il le faut. Minuit pour hurler jusqu’à l’aphonie, pour désespérer, de soi, des autres, de la vie, pour se leurrer sans y croire, pour lui jeter en vrac et en fureur tout ce trop en vain.

I should be dancing dancing dancing
Until I fall between your lies

Minuit pour exutoire.

Et puis minuit plus tard, pour être au monde. Et à soi, se voir et se savoir, part unique d’un tout. Minuit pour se chérir, comme on se penche sur le précieux dans son berceau, sur son devenir prié d’être radieux. Comme une victoire arrachée sur hier, un élan pour demain.

Dirt’s in my eye
But I won’t cry
I ‘ve killed the pain
That lived inside

Minuit pour choisir, la vie pour s’y tenir, et tous les minuits à venir pour fontaines.

La musique de Minuit par Alyette

Alyette est une lectrice assidue qui est montée dans la voiture après les toutes premières fictions de Minuit, à propos desquelles elle avait d’ailleurs écrit un billet vraiment sympa sur Le Journal Inutile. Je ne connais pas très bien AaRon, sauf bien sûr pour la BO de Je vais bien, ne t’en fais pas même si avec le recul, je trouvais ça un peu facile. Toujours est-il que les deux m’intriguent et que je devrais écouter leur dernier disque un de ces jours. J’aime ce texte pour sa première phrase. The night that rises, ça me plait.

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