Les messages incluaient des détails personnels sur les militants et les qualifiait de "partisans de la subversion". L’un des trois hommes a ensuite reçu une série d'appels téléphoniques anonymes, dans lesquels ses interlocuteurs le menaçaient de mort.
"Les autorités bahreïnites doivent diligenter immédiatement une enquête approfondie afin d’identifier la source de ces menaces et traduire en justice les personnes qui ont menacé ces hommes de mort et incité à les supprimer", a indiqué Malcolm Smart, directeur du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.
"Le gouvernement doit aussi garantir la sécurité des trois militants dont le nom a été cité dans ces messages et de toute autre personne qui a pu être prise pour cible de manière analogue, et leur offrir toute la protection dont ils ont besoin."
Les troubles à Bahreïn ont débuté le 14 février lors de la "Journée de la colère", dans le cadre de laquelle un manifestant a été tué par les forces de sécurité. Six manifestants ont également été tués dans les jours qui ont suivi et des centaines d’autres blessés, notamment parce que la police antiémeutes et les forces de sécurité ont recouru à une force excessive et meurtrière.
Les événements les plus terribles se sont déroulés le 17 février lorsque la police a effectué un raid au petit matin pour évacuer les manifestants qui campaient sur le rond-point de la Perle à Manama, la capitale de Bahreïn. Cette opération a fait cinq morts parmi les manifestants et des ambulanciers et des travailleurs médicaux qui tentaient de venir en aide aux blessés ont été attaqués.
L’un des militants cités dans le message texte diffusé jeudi 10 mars, Mahmmad al Maskati, membre de la Société des jeunes de Bahreïn pour les droits de la personne, a expliqué à Amnesty International qu’il avait reçu environ 11 menaces anonymes par téléphone après la diffusion de ce texto.
Tous ses interlocuteurs ont proféré des menaces analogues : "Tu es un âne. Nous allons te tuer. Nous voulons que tu cesses de te rendre au rond-point de la Perle. Si tu n’arrêtes pas tes activités en faveur des droits humains, nous allons te bousiller."
Un autre militant de cette association, Naji Fateel, a révélé avoir reçu deux messages du même acabit. Le troisième militant cité était Abdulhadi Alkhawaja, ancien directeur du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient de Frontline, une organisation non gouvernementale (ONG) qui soutient les défenseurs des droits humains.
Le message qui a circulé contenait à propos des militants toutes les informations qui figurent sur une carte d’identité : leur nom complet, leur adresse personnelle, leur photographie, leur numéro de carte d'identité et leur lieu de travail, ainsi que leur numéro de téléphone.
Le contenu de ce message donne à penser que ces menaces pourraient émaner de responsables de la sécurité bahreïnites, qui auraient facilement eu accès à ces détails, ou de personnes agissant en leur nom.
"Les autorités doivent de toute urgence enquêter afin de déterminer si ces menaces sont l’œuvre de membres des services de sécurité ou de renseignement bahreïnites, en vue de dissuader les militants de poursuivre leurs activités de défense des droits fondamentaux et de participer aux manifestations en faveur d'une réforme à Bahreïn", a indiqué Malcolm Smart. "Si la responsabilité de ces personnes est établie, elles doivent être déférées à la justice."
Les messages auraient fait suite à la vaste diffusion d’un tract il y a quelques jours qui présentait les photographies et les noms d’un certain nombre de défenseurs des droits humains et d'opposants politiques et incitaient à les prendre pour cibles. Le refus de Berlin de soutenir l'intervention internationale en Libye est sévèrement critiqué e...