Bref, suite à ce texte (Aujourd’hui j’ai tué mes enfants) j’aimerai remettre les choses au point.
Ceci est un blog : un journal où je note ce qui me plait, où je donne mon avis… C’est le principe du journal intime rendu public et devenu interactif. J’y mets donc ce qui me plaît, ce qui me passe par la tête. Le ton est généralement humoristique (ou essaye de l’être) mais pas toujours. Mélange de réalité et de fiction. Si c’est pour vous faire un détail minute par minute de ma vie, ça n’a aucun intérêt, ni pour vous, ni pour moi.
Ce texte m’est passé par la tête : la mort est métaphorique. Je n’ai absolument pas l’intention de tuer ou d’abandonner mes enfants. J’avais juste envie de retrouver cet « avant » où j’étais libre et insouciante. Parce que je n’en ai pas assez profité, parce que parfois OUI j’aimerai ne pas avoir d’enfants. C’est ce qui est bien avec l’écriture ou la lecture : on peut vivre d’autres vies. Et pas nécessairement les plus joyeuses.
Le principe d’un journal n’est pas de plaire aux autres, c’est de s’aider soi-même à penser, à faire la part des choses, à réfléchir, à se souvenir… et à créer.
Mes textes « littéraires » ne sont pas comiques. Chéri s’offusque que j’écrive « J’ai tué mes enfants » alors que : dans Absences, je parle d’adultère, de viol. Dans Fugues, je parle inceste, drogue et mort. Dans La R.A.T.P., je parle de dépression, de tendance suicidaire et de maladie mentale. Dans L’Enfant du Louvre, j’évoque les expulsions de sans-papier et l’excision. Chéri le sait, les a lu, ça l’a jamais dérangé.
Mais tuer des enfants, c’est tabou. Dire : « je suis une mauvaise mère », ça passe avec humour si on rajoute « mais j’adore mes enfants, je pourrais plus me passer d’eux » ? Pourquoi ?
Je suis une mauvaise mère. J’aime mes enfants, mais parfois oui, je souhaiterai qu’ils n’existent pas. Ma vie ne serait pas « vide » sans eux. Un peu moins agitée peut-être, moins drôle certainement. Mais pas vide. Elle serait autre.
Je ne suis pas un monstre pour autant. Tout le monde pense ça au moins une fois dans sa vie, il suffit de voir le nombre de personne qui parlent de les balancer par la fenêtre ou de les abandonner dans les bois. Sauf que c’est pas « correct », c’est pas « sain » alors, personne ne le dit. Moi, j’ai écrit ce qui me passait par la tête, parce que ça me faisait du bien. C’est tout.
C’est aussi pour ça qu’on écrit.