25/03/2011
De quoi demain est-il le nom ?
Pourquoi n'arrivé-je pas à m'ôter de la tête le sentiment que les cadres du monde actuel s'effondrent les uns après les autres ?
Le vingtième siècle, celui qui s'est achevé le 11 septembre 2001, prenait place dans un petit nombre de cadres au sein desquels les théories explicatives se déployaient. Par exemple, la science, le progrès, MEME S'ILS pouvaient conduire aux horreurs les plus absolues, étaient essentiellement au service de l'amélioration de la condition humaine. De même, ce que l'on a appelé "les grandes idéologies" façonnaient l'organisation des régimes et de leurs révolutions : MEME "la fin de la guerre froide" s'inscrivait dans ce cadre - jusqu'à "la fin de l'histoire" de F. Fukuyama. Au quotidien, le système économique, MEME SI des dérives pouvaient avoir lieu, permettait de diffuser l'innovation, l'éducation, la santé, etc. Le système bancaire, lui, et MEME SI des escroqueries étaient révélées ici ou là, se plaçait au service du progrès économique. Les technologies de communication, MEME SI elles permettaient aux pires délires de gagner en visibilité, "rapprochaient les hommes" (vieux slogan), sans qu'il soit nécessaire de s'interroger (sauf Régis Debray) sur les influences réciproques entre le médium et le message. La santé progressait, l'espérance de vie s'allongeait, nous vivrions mieux que nos parents et nos enfants vivraient mieux que nous.
Tout cela me semble remis en question.
Comment expliquer des révolutions arabes sans programme, sans leader, sans organisation ? Comment expliquer le printemps des "contre-enquêtes" sur l'alimentation, l'eau, l'énergie, le médicament, qui ne sont plus aujourd'hui considérées comme la production d'hurluberlus paranoïaques mais reçus comme la révélation du dévoiement de tout un système ? Comment expliquer la défiance profonde à l'égard de la finance, des banques, des grandes entreprises, validée par une suite apparemment sans fin de scandales, de manipulations, de mensonges ? Comment analyser la perte totale du sens de l'action en politique au profit de l'action politique directe, le déclin du syndicat au profit des "coordinations" ponctuelles ? Comment comprendre la perte absolue de la valeur de la parole des gouvernements, des experts et de leurs diffuseurs traditionnels (presse, télé, ...) ?
Ne sommes-nous pas en train de vivre l'orée d'une transition de civilisation ?
Quels seront les nouveaux cadres ? La coopération, le partage, la modestie, la proximité physique couplée à la communication globale, des structures auto-organisées, temporaires, souples, au sein du flux massif des données immédiatement disponibles ?
Si les cadres anciens disparaissent, et que les nouveaux ne sont pas encore en place, que reste-t-il ?
Un foisonnement évolutif dans la soupe primitive des données ?
La fin de l'ère des stocks, au profit de l'âge des flux ?
12:07 Publié dans Paris rêvé, vécu, vu, Polis, -itis : la Cité | Lien permanent | Commentaires (0) | Envoyer cette note
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