L'assaut

Publié le 25 mars 2011 par Anaïs Valente

J'ai vu L'assaut.

Et j'ai été glacée.

D'effroi.

De froid.

Ou plutôt, de froid, puis d'effroi.

Passque j'ai vu L'assaut dans une salle de cinéma, à l'Eldorado, sans chauffage.  Bien sûr, on a été averties de la situation... une fois les places achetées... Bien sûr, de petits papiers annonçaient la panne.  De petits papiers noyés dans la masse de papiers : tarifs, horaires, paperasse en tous genres.  Bien sûr, une fois les places en main, on s'est dit que "quand faut y aller, faut y aller".

Ou plutôt (bis) que "quand faut cailler, faut cailler".

Passqu'on a caillé, je vous le garantis.  Malgré mon manteau que j'ai gardé et fermé le plus possible.  Malgré mon écharpe strelli noué autour de ma tête comme un tchador, même que ça démangeait ferme au bout d'une heure, là-dessous.

Mais à part ça, ben ce film, il était fameux de chez fameux.

Il raconte, comme tout un chacun le sait, l'assaut du GIGN lors de la prise d'otages par le GIA d'un avion d'Air France, en 1994.  Je m'en souvenais vaguement.  Dingue comme on se souvient toujours "vaguement" de ces drames.  Mes faibles souvenirs m'ont permis d'appréhender le film en toute innocence : je connaissais juste la toute fin, pas les tenants et aboutissants.

Voilà un film tourné à la manière d'un reportage, ou presque, ce qui m'a permis de me plonger encore plus dans l'horreur de ces heures qui ont dû être longues pour les otages, très très longues.  Un film aux coloris très pâles, qui accentuent la froideur des faits.  Mais sans violence exacerbée.  Il en faut un peu, c'est tout de même un assaut.  Mais cette violence est proposée tout en retenue, en pudeur.  Froide, elle aussi, glaciale, comme l'air ambiant de ma salle de cinéma, mais en pudeur, sans exagération, sans américanisation peut-être.   Et tout en pudeur encore, ce film nous montre que ces "sauveurs" du GIGN ne sont que des hommes, avec des familles, des failles et des peurs.  Qu'ils ont dû zapper l'espace de quelques heures.  Chapeau.

Attention seulement, si vous êtes comme bibi du genre à stresser dès qu'une mouche pète dans un film, vous allez vous cramponner à votre siège.  Et je vous prie de croire que moi, qui étais en attente d'une visite en cardiologie qui me transformerait en cheval de trait (récit bientôt), j'ai bien eu peur qu'il explose, mon pauvre chtit coeur angoissé.