INSTITUTIONNALISATION : mot féminin mis à la mode par les media lors des cantonales 2011, alors qu’un parti, jusqu’ici jugé anticonstitutionnel par ces mêmes media, s’est emparé de l’opinion par la fascination morbide qu’il exerce en ces temps incertains dominés par la peur.
Les journalistes ont donc décidé, par une paresse doublée d’une insoutenable légèreté, qu’il semblait préférable d’institutionnaliser cette tendance fasciste plutôt que se donner le mal d’enquêter sur elle. Ceux-là mêmes qui se plaignent de la dispersion de leur lectorat au profit de réseaux sociaux citoyens n’ont eu ni l’audace ni la curiosité d’aller voir de quoi il retournait au juste.
Alors que l’enveloppe recyclée contenant les différents programmes des partis en lice imprimés sur du papier journal obstruait ma boîte aux lettres, je découvrais, médusée, que celui du FN offrait quant à lui sa grosse merde sur papier glacé format A4 plié en portefeuille. D’où sort cet argent qui a servi à cette campagne en grandes pompes ? Personne ne s’en soucie. D’où viennent ces centaines de candidats représentés dans chacun des cantons ? Cela non plus semble n’intéresser aucun journaliste « sérieux ». Les deux ou trois sorties à ce sujet ont été lues une fois encore sur les réseaux sociaux. Un type d’une vingtaine d’année mimant le salut nazi aurait été débouté par son parti sous prétexte sans doute d’ « institutionnalisation » imminente. Une nana toute aussi jeune, mais antillaise devient quant à elle le faire-valoir de ces fachos, avec la caractéristique peu banale d’être issue du NPA de Besancenot. Un vieillard lorrain de 93 ans a été sorti de sa maison de retraite pour pallier au manque de candidats…. Tout cela n’éveille aucun soupçon, non, on n’a plus que ce mot à la bouche : INSTITUTIONNALISATION !
Le parti gouvernemental en déroute s’est aussitôt engouffré dans la brèche nauséabonde, usant de deux sbires imbuvables, un ex-journaliste de Minute, le sinistre Buisson et son pendant le tout nouveau ministre de l’Intérieur, le gueux néant, plus puant que le Pen et sa fille réunis. C’est sans doute le feu vert que les « journalistes » attendaient pour vendre leurs papiers. A leur habitude, ils reprennent en boucle les mêmes piteux commentaires ponctués d’ « institutionnalisation » à qui mieux-mieux….pour palier leur incurie, sans doute, pour se rassurer les uns les autres….
Ils me rappellent qu’enfant je me repaissais goulûment d’un autre mot nouveau, le plus long du dictionnaire, si délicieux à prononcer : ANTICONSTITUTIONNELLEMENT ….