Magazine Journal intime

Jour 49

Publié le 28 mars 2011 par Miimii
Jour 49

Ce soir là, D. ne m’avait pas donné d’explications sur ce sms arrivé à pas d’heure et qui disait « Un « oui » aurait suffit ».

Est-ce que la question c’était « Tu m’aimes ? ».

En parlant de cette question, ma psy m’a demandé pourquoi je posais tjrs cette question. Et elle en a conclu que j’étais incapable de dire « je t’aime » alors je demandais alors à la personne en face si elle, elle m’aimait.

Elle m’avait donné une explication, sur la peur d’avouer mes sentiments, sur le fait que j’ai besoin d'être sûre d’être aimée avant pour accepter de me jeter dans le vide retenue par le simple élastique l'amour.

Si ce n’est pas un manque de confiance en soi, que d’attendre d’être aimée pour commencer à peine à réfléchir à ses propres sentiments... Je suis tellement « moi », que si j’étais passée au contrôle qualité, j’aurais fini chez un vendeur de loi 72 à la sauvette !!! :p Plutôt que dans une jolie vitrine de grande marque et vive la métaphore !!

Bref, je me suis posée 1001 questions en le regardant dormir. Il est mignon, il a des petites oreilles dont le lobe est tout doux et tout mou... Heureusement qu’en les tripotant ça ne le réveille pas...Je ne peux pas m'en mepêcher et je n'ai pas sommeil.

Bref, j’ai espéré toute la nuit que ce ne soit pas une femme, avec qui il aurait eu une histoire louche, ..., ce que j’entends par louche, une histoire de « je t’aime moi non plus » comme lui et moi on a l’habitude d’en avoir.

Et puis je me disais, si c’est une femme tant mieux, ça va me remettre les idées en place, parce que là je me sens au bord du précipice du retour dans le passé !

Le lendemain matin, je ne l’ai pas entendu partir, je me suis réveillée la tête dans une mine à charbon, et le teint en papier mâché. Je me suis en pyjama, une boîte de Costa Ice vanille entre les cuisses et je me suis mise devant Desperate Housewives. Je n’étais pas concentrée, j’attendais qu’il se manifeste. Les « lendemains » de « sans lendemains », sont totalement insupportables. Pourtant, Dieu seul sait que je veux me désintoxiquer.

Comme une gamine, je me demande si je devrais envoyer au moins un sms, ou alors continuer à faire ma Miimii. Mais pourquoi est ce que cette fois ci, j’ai plus de difficultés que d’habitude.

Pourquoi je ne suis pas une Bree, pourquoi ?... Putain, et même Bree fini par se taper un petit jeunot. Où va le monde ?

J’ai descendu le pot de glace méchamment... et ensuite, un coup de fil de ma mère pour me sonner les cloches et me rappeler que ça fait une semaine que je ne les ai pas vus. Je propose de passer dîner, seulement si la pouffiasse de mon frère n’est pas là. "Sinon, je promets une soirée détonante". Ma mère me réponds « je ne peux pas la virer, quant à toi... je sais que tu ne rateras pas une occasion de gâcher un dîner de famille, à tout de suite ma petite fille. »

Une sonnerie de téléphone me provoque un ascenseur émotionnel qui m’a déclenché une contraction terrible du périnée (puisque j’étais en train de faire pipi), qui à défaut de provoquer un orgasme tantrique à failli me donner une crise cardiaque. (Passage pour un public averti, bien entendu...).

C’était Lyès, il se plaint de son estomac et me propose d’aller au Plazza noyer sa douleur dans la bière. Du coup, je lui propose le dîner folklorique familial en lui promettant une belle surprise.

Je passe le prendre chez lui, et on va au dîner. Tout le monde est là. Je me mets sur les genoux de mon papa pour lui faire des papouilles, ce qui exaspère ma mère au plus au point, qui voudrait me foutre une ceinture de chas... heu de maintien, pour que je me tienne droite. (J’écris comme je pense, hein) La ceinture de chasteté c’est un lapsus révélateur. Elle voudrait bien aussi. :D

La pétasse est là. Habillée comme un porte manteau, limite comme la nouvelle pub de « Be », là où un voit une nana qui à la place de chaussures a une paire de chaussures découpées dans du papier du mag.

On s’attable, ma mère a mis les petits plats dans les grands, mes deux frères sont là et ma sœur aussi. Lyès se fond dans la masse comme d’hab, il adore ma famille. On parle, on rigole, le dîner se passe à merveille.

Je ne lui parle pas à elle... pourtant elle essaie de me faire des courbettes. Et puis, comme si je voyais mon frère venir, et effectivement, je n’avais aucun mal à prévoir ses réactions : Il m’envoie des signaux z’yeuteux. Je zappe. Et enfin, Madame "2 de QI" se jette à l’eau : « Mimi t’es fâchée contre moi, j’ai l’impression que tu m’évites. » Elle a dit ça à table et devant tout le monde cette conne. Elle n’a pas eu peur de se prendre un revers. On a l’impression qu’elle se sent à l’aise, comme si c’était elle qui était dans sa famille, qu’elle n’avait rien à cacher et qu’elle était sûre de trouver le soutien nécessaire.

En posant la question, je lui ai lancé ce regard, et elle me l’a bien rendu. Le regard qui crée la première étincelle pour allumer la mèche du bâton de dynamite.

Je l’ai regardée droit dans les yeux : « Oui, je suis quand même un peu fâchée, tu n’appelles jamais pour demander de mes nouvelles, alors qu’hier j’ai croisé Skander S., et de fil en aiguille, je ne sais même pas comment on en est venus à parler de toi, il m’a dit que vous vous appeliez tous les jours... Je n’ai pas eu la présence d’esprit de lui dire que tu étais la fiancée de mon frère, on parlait juste d’amis en communs et de nom en nom, il m’a dit tu connais Amira, je lui ai dis « oui », mais ça fait quelques jours que je ne l’ai pas vue. Il m’a répondu heureusement qu’il y a le tel, on s’appelle au moins tous les jours. »

Tous le monde avait les yeux rivés sur moi, ma famille me regardait ahurie, se demandant comment étant si indifférente à son existence, j’ai pu être fâchée pour ça.

Mon frère le premier, me regardait en cherchant la « couille ». Personne d’autre que moi n’était en train de la regarder sans en perdre une miette, quand elle se décomposait sur son siège, en virant de couleur, et d’émotions.

Elle a essayé de se reprendre quand mon frère s’est retourné vers elle pour lui dire « Skander ? », et elle a répondu, « un vieille ami de lycée, qui crée une assoc’ post révolution et qui me sollicite pour que j’en fasse partie. »

Et, je ne peux pas rater un tel smatch, « Tu vas sûrement apporter ta contribution sur l’éthique et le droit ? Il m’en a parlé, moi, je vais écrire sur les relations inter-partis et les décisions qui vont être prises. »

Mon frère a les yeux rivés sur moi, dans l’incompréhension « Mimi, tu participes aussi ? »

Elle rétorque : « Je ne participe pas, ça ne m’intéresse pas ».

Et je reprends, « Moi, oui... bien sûr, je pensais avoir une activité commune avec Mira, ... je suis déçue. Viens Mira, on va s’amuser en se cultivant et en s'activant pour démocratiser le pays».

Elle était en sueur, la pauv’bête, et vraiment très mal à l’aise.

Ma mère, une vieille de la vieille, a bien compris que quelque chose clochait.

Et la gêne d’Amira était palpable, très vite la famille change de sujet. Et mes deux frères me jettent des regards assassins. Ma mère reste perplexe, et mon père en profite pour me faire des bisous.

A la fin du dîner, ma mère nous vire Lyès et moi, avant que mon frère m’étripe. Elle me dit « Partez d’ici avant qu’il ne joue aux experts Gammarth, et Mimi, je t’appellerais, tu m’en diras plus sur ce projet.»

« Laisse tomber Maman, j’en ai marre de jouer au « Usual suspect, it’s your turn now », je ne sais rien de plus. Et évite qu’il vienne m’engueuler, je ne dirais rien de plus. »

En sortant, je croise mon grand frère qui fume sa cigarette et qui me dit « Laquelle de vous deux est la fouteuse de merde ? »

Je réponds un « a-t-on avis ? » hautain et je monte dans ma voiture.

En arrivant à la maison, Lyès souffrait affreusement de l’estomac, est allé dormir directement. D. ne s’est pas manifesté de la journée. Je commençais à m’inquiéter. Pas comme la nana 100% normale qui prétexterait s’inquiéter pour lui et qui en profiterait pour l’appeler ou lui envoyer un sms. Moi, je m’inquiétais de ses sentiments et surtout, surtout des miens. Pourquoi j’attendais un signe de sa part?

En réfléchissant à haute voix, j’envoie un BBM : « Fin de journée sans nouvelles, j’y aurais pas pensé si j’avais pas senti ton odeur dans mes affaires. »

Et je ne reçois pas de réponse. La soirée est longue... affreusement ennuyeuse. Je traîne sur le net, et quand je reçois sa réponse, « Je suis partie pour une semaine, je t’appelle quand je reviens ».

Je lis et je relis, je viens de me faire jeter ou balloter là, ou je rêve ?

Je m'en veux de m'être manifestée dans un message qui montre que j'attendais un signe et d'avoir reçu une réponse si froide et repoussante. Raaah, je suis qu'une sale ado des fois, je le sais que l'émotion, c'est pas mon truc. J'en ai la nausée.

Après deux jours de mauvaise humeur et de solitude, je prends mes clics et mes clacs, je m’envole vers Paris pour ne revenir que deux semaines après. Après avoir, bossé, changé d’air, eu une terrible frayeur pour la santé de mon ami, (heureusement plus de peur que de mal), après avoir passé des moments d’amitié de folie et après avoir presque oublié, je suis rentrée, et je me sens bien et surtout je ne veux rien savoir sur lui.


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