Libye : progres et critiques infondees !

Publié le 27 mars 2011 par Neoafricain

On peut constater avec plaisir des progrès notables sur le terrain ; la supériorité militaire de la coalition internationale est telle que sous son parapluie, les insurgés reprennent l’avantage sur le terrain et conquièrent de plus en plus de villes en direction de Tripoli. Ils devraient même prendre le fief natal du Tyran libyen d’ici peu. Cependant, les victoires militaires sont fragiles. Pour les préserver, il faut poursuivre l’action diplomatique et politique. Il faut donc que les insurgés continuent à ne pas se venger de façon excessive des libyens pro-kadhafi, que les Islamistes qui se trouvent parmi eux restent ultra minoritaires, que le Conseil de Transition représentent bien toutes les tribus et toutes les tendances politiques du pays, et que les pays arabes continuent à se rallier à cette coalition, comme le Qatar et les Emirats Arabes Unis l’ont fait avec leurs avions. Dans ces conditions, les victoires remportées sur le terrain militaire seront consolidées.

Autre victoire importante : la propagande de Tripoli qui se fait moins efficace. Les vieilles techniques ne marchent plus : déposer des cadavres sur des cibles militaires pour ensuite invoquer le massacre des civils ou déclarer un cessez-le feu tout en continuant à pilonner des villes à l’arme lourde, tout ceci ne marche plus. Et dans le tragique, le témoignage horrible de la jeune femme qui s’est présentée à l’hôtel des journalistes à Tripoli pour accuser les miliciens du régime de viol et de torture, démontre que le régime dictatorial du Guide n’arrive plus à tout contrôler.

Plus que jamais, dans ce contexte, je m’attends prochainement à une sorte de révolution de palais. La culture arabe ne respectant que la force, la fragilité grandissante de KADHAFI provoque sans doute des remous en interne. Les langues vont se délier et les loyautés changer.

Face à ses bonnes nouvelles, il y a aussi des critiques de plus en plus grandes au sein même des démocraties. Si je mets de côté les communistes, les pacifistes et tous les gauchistes primaires qui s'opposent par principe à toutes les actions de l’OTAN et qui taxent d’impérialisme chaque action des Européens envers le monde arabe; il reste tous ceux qui voient dans ce conflit une opportunité politique pour critiquer à moindre frais le pouvoir en place. En France, la Sarkophobie atteint un tel niveau que les opposants les plus radicaux au Président ne voient dans cette campagne libyenne que du cynisme politique et la recherche du pétrole. J’aime à répéter cette phrase de Tony Blair prononcée en 2003 : "il coûte moins cher (politiquement et financièrement) de négocier avec un Dictateur que de faire la guerre pour le chasser du pouvoir."

Mes amis Conservateurs aux Etats-Unis me déçoivent aussi sur ce sujet. Même s'ils ont raison sur un point. OBAMA a menti durant toute sa campagne et a usurpé son prix Nobel de la paix quand il clamait qu’il mettrait fin à toutes les guerres et que contrairement à son prédécesseur lui ne ferait jamais de guerre si les Etats-Unis n’étaient pas menacées. Ce pacifisme déclaré lui a fait gagner beaucoup de voix, tandis que le camp Républicain passait pour un repaire de faucons irréfléchis. Aujourd’hui qu’ils sont au pouvoir, les Démocrates tiennent un tout autre discours et le Président craint même de se présenter au Congres pour expliquer sa politique libyenne. Donc, c’est vrai qu’à court terme, les Conservateurs us ont un point politique à faire valoir. Mais je suis déçu qu’ils choisissent cette facilité, qu’ils se retrouvent comme les Démocrates en 2003 à souhaiter une défaite militaire des alliés pour gagner des points dans les sondages. Le Sénateur McCain tient quant à lui encore une fois le bon discours : Nouveau regret qu'il ne soit pas à la maison Blanche!

Non, ce n’est pas l’image que j’aime des Conservateurs. Ils peuvent battre Obama sur les idées et sur ses résultats mitigés dans tous les domaines ; lui qui n’a pas compris qu’il fallait être plus sévère avec les leaders arabes plutôt que de les flatter, lui qui manque de caractère pour prendre des grandes décisions dans ce monde qui prend feu de partout. J’espère qu’une majorité continuera à soutenir cette intervention. Je ne peux imaginer une Amérique absente d’une telle lutte pour la démocratie et pour chasser un Dictateur parmi les pires de l’Histoire qui a beaucoup de sang américain, européen et africain sur les mains.

Déserter ce combat, même pour certaines raisons légitimes, serait immoral. Il y a des moments où la Politique doit s’écrire en majuscule. Les victoires de ces derniers jours devraient encourager le plus grand nombre !