Magazine Humeur

Des révolutions arabes qui questionnent nos oligarchies.

Publié le 26 mars 2011 par Perceval

Plusieurs pays arabes, témoignent et remobilisent les « vieux citoyens » que nous sommes devenus, dans leur enthousiasme du sentiment démocratique…

Après la chute du mur de Berlin, ces « révolutions arabes », nous permettent de réfléchir à ce qui permet à notre humanité de progresser ...

Vaclav HAVEL, Hervé KEMPF   et Bernard Ginisty (27/02/2011 sur RCF ), sont les référents de cet article ….

révolution arabe

 

Lorsque Havel, « en toute naïveté », définissait : "le pouvoir politique explosif et incalculable de la vie dans la vérité" ainsi :

- "ce pouvoir ne réside pas dans la force d’un quelconque groupe social ou politique

mensonge et vérité
limitable, mais avant tout dans une force potentielle enfouie dans toute la société, y compris dans toutes les structures du pouvoir. (…) Ce pouvoir constitue une espèce d’arme bactériologique grâce à laquelle – si les conditions évoluent dans ce sens – un simple civil peut tenir en échec une division entière. (…) Et dans la mesure où tous les problèmes véritables et tous les phénomènes de crise sont enfouis sous la couverture épaisse du mensonge, on ne peut jamais savoir de manière tout à fait sûre quand tombera la fameuse goutte qui fera déborder le vase et quelle nature sera cette goutte" Vaclav HAVEL : "Le pouvoir des sans-pouvoirs" in Essais politiques, Calmann-Lévy, 1989, pages 89-90.

"Un citoyen peut dire la vérité même sous le règne du mensonge institutionnalisé. Chacun peut assumer sa co-responsabilité pour le destin de la collectivité, sans attendre une directive d’en haut. Bref, que chacun qui aspire à un changement peut commencer par lui-même, dès maintenant"

"Je suis partisan du principe civique parce que c’est lui qui permet le mieux aux hommes de se réaliser et de s’identifier avec ce qu’ils sont dans toutes les composantes de leur chez-soi, de jouir de tout ce qui fait partie de leur monde naturel. (…) Fonder un État sur d’autres principes que civiques, par exemple sur des principes idéologiques, nationaux ou religieux, signifie mettre en exergue une composante de notre chez-soi en dépit des autres, nous limiter en tant qu’hommes et limiter notre monde naturel. Et cela ne mène habituellement à rien de bon" Vaclav HAVEL : Méditations d’été, éditons de l’Aube 1991, page 26.

Attention : ce n’est pas «  l’occident libéral », qui pourrait se vanter d’avoir récupéré les peuples libérés de ces dictatures… A mon avis, le peuple arabe, pourrait aujourd’hui nous montrer la voie d’une libération à laquelle nous-mêmes nous aspirons … :

Hervé KEMPF, nous prévient :

-  "Il est de l’intérêt des puissant de faire croire au peuple qu’il est en démocratie. Mais on ne peut pas comprendre le moment présent si l’on explore pas la réalité soigneusement occultée : nous sommes en oligarchie, ou sur la voie de l’oligarchie".

Aujourd’hui , nous ne sommes pas en dictature :  pouvoir d’un seul pour ses intérêts propres ; ni en démocratie : pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple, mais sous le « pouvoir de quelques uns, qui délibèrent entre eux des solutions qu’ils vont imposer à tous". L’oligarchie qui règne de plus en plus en Occident est celle de l’argent. Quelques exemples : "En France, 98 personnes détiennent 43% des droits de vote dans les 40 premières entreprises du pays" [6

pouvoir mondial

Il est intéressant aussi de noter sa crainte de voir l’oligarchie risquer de se conforter par une ‘alliance objective’ - de certains militants écologistes ( par exemple ) qui pensent que "la démocratie ne permet pas de prendre en compte les intérêts du long terme. (…) Il faut confier à une élite vertueuse le soin de mener la société sur le bon chemin" et - des maîtres de la finance internationale qui pensent que "les électeurs européens sont le plus grand obstacle aux ambitions de l’Europe de devenir plus dynamique et performante" .

Hervé KEMPF : L’oligarchie çà suffit, vive la démocratie, Seuil 2011, 186 p., page 9.

A réfléchir …

Pierre Rabhi
Pour Hervé Kempf, la question climatique est emblématique de l’incapacité d’une oligarchie autoproclamée lucide d’y faire face car "elle n’est soluble que par un bond démocratique. Elle est la première question politique totale de l’histoire humaine. Elle exige, non pas la soumission, non pas l’obéissance, mais l’adhésion de chacun d’entre nous pour faire évoluer ses comportements. Les changements sont d’une telle ampleur qu’ils ne peuvent pas être réalisés sans une nouvelle culture" H.K..

"le cœur de la démocratie n’est pas l’élection, mais la délibération, par laquelle nous apprenons les uns des autres" H.K.C’est dire que la démocratie est un processus permanent et non l’abandon au hasard des élections de toute responsabilité au profit d’oligarchies qui prétendent s’égaler au bien commun.

Sobriete-heureuse.JPG

Les sociétés occidentales devront faire face, dans les années qui viennent, à ce que Hervé Kempf ne craint pas d’appeler "un appauvrissement matériel". Ce sera le prix à payer pour une meilleure justice au niveau planétaire. Aussi, écrit-il, "je conclus qu’au lieu de prendre la démocratie comme acquise, il faut la revivifier, en résistant à l’oligarchie et en développant la culture et les pratiques démocratiques. C’est la seule voie par laquelle les sociétés occidentales pourront organiser l’appauvrissement matériel dans des conditions qui lui permettront de bien vivre" H.K..


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